En octobre 2019, les corps sans vie de Jacques Samson et de son infirmière Karine Foucher sont découverts à Châlette-sur-Loing dans le Loiret. L'octogénaire a les mains tranchées. Les principaux suspects, un frère et une sœur, voisins de l'octogénaire, sont jugés aux assises à partir de ce jeudi 30 mai.
Lundi 21 octobre 2019, 7h15. Des automobilistes retrouvent, agonisante, en bordure de route à Pannes près de Montargis, Karine Foucher. Infirmière libérale, elle souffre de coups de couteau au thorax, au visage et au cou, et a les mains liées par un câble téléphonique. Les secours ne parviennent pas à la sauver.
Le lendemain, le cadavre de Jacques Samson, 84 ans, est découvert chez lui à Châlette-sur-Loing, au pied de son lit, dissimulé par des couvertures. Détail macabre : ses mains ont été tranchées, post-mortem. Un lien entre les deux meurtres est rapidement établi par les enquêteurs.
Un mobile crapuleux
Deux mois après les faits, Fazia et Massaoud Megchiche, les voisins de Jacques Samson alors âgés de 40 et 37 ans, sont mis en examen pour double meurtre en concomitance. Le procureur de la République d'Orléans de l'époque, Nicolas Bessone, met en avant "un mobile crapuleux", sur fond de misère sociale et de toxicomanie.
La présence ADN de Fazia Megchiche, mère célibataire de sept enfants et sans emploi, a été identifiée sur les deux scènes de crime. Au moment des faits, elle héberge son frère, également sans emploi et polytoxicomane, connu des services de police pour une douzaine d'infractions pour détention de drogue.
Karine Foucher se serait trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Elle se rendait, chaque matin, chez Jacques Samson pour lui prodiguer des soins. Elle aurait été poignardée dans le champ où elle a été découverte. L'exploitation de l'iPhone de Karine Foucher, retrouvé dans une poubelle, a permis d'identifier un important retrait d'argent : 800 euros depuis le compte bancaire de l'infirmière par Messaoud Megchiche.
Les deux suspects s'accusent l'un l'autre
En 2017, Fazia Megchiche avait fait le ménage chez l'octogénaire, de manière non déclarée. "Elle avait fait l'objet d'une procédure, car il semblerait qu'elle se serait fait remettre par Monsieur Samson des chèques. Elle aurait alors encaissé des sommes plus ou moins importantes, ce qui aurait entraîné une plainte du retraité", avait expliqué le procureur en 2019.
Depuis leur mise en examen, le frère et la sœur se rejettent la responsabilité du crime. À l'automne 2023, des ossements pouvant correspondre aux mains de la victime étaient retrouvés, d'après des indications fournies par Messaoud Megchiche. "Il est difficile de donner de telles indications sans avoir été présent", avait estimé l'avocat de Fazia Megchiche, Me Damien Vinet.
Les deux voisins sont les seules personnes jugées pour le meurtre de l'octogénaire et de son infirmière. Deux autres personnes comparaîtront à leur côté, pour non-dénonciation de crime et pour recel d'armes.