C'est un projet qui va profondément changer le visage de la capitale régionale. Le maire Serge Grouard veut rénover les mails qui servent aujourd'hui d'autoroute urbaine pour y installer des parcs, des jardins et faire plus de place aux mobilités douces. Jeudi soir, en conseil métropolitain, les échanges entre élus étaient nourris.
Le grand projet de Serge Grouard devra attendre. Ce jeudi 26 septembre, en conseil métropolitain, le maire d'Orléans et président de la Métropole a annoncé un report du chantier de réfection des boulevards d'Orléans, qui ne commencerait pas avant 2026.
Les prémisses de ce projet très ambitieux, chiffré à 76 millions d'euros, remontent à 2022. Cette année-là, la création d'une "ceinture verte" pour remplacer les "mails", ces boulevards qui entourent le centre-ville, est informée avec un début des travaux en 2024 et un achèvement de la première tranche en 2026.
Un projet qui inquiète dans l'opposition comme dans la majorité
Las, les travaux devront attendre, et cette première tranche ne devrait être terminée qu'en 2029. En cause, les interrogations que soulève le projet auprès des élus de gauche comme de droite, au conseil métropolitain.
"Ce qu'il va se passer, c'est qu'on va tout aplanir, avec un parvis et quatre voies de circulation, dont des bus", redoute Ludovic Bourreau, élu municipal et métropolitain centriste. "Qu'est-ce qu'il va se passer un samedi après-midi, lorsqu'il y aura 40 000 piétons par jour et quatre voies de circulation au même endroit ?"
Quelle ville en France aujourd'hui reprend de l'espace public aux piétons pour le donner aux voitures ? À mon avis, aucune.
Ludovic Bourreau, conseiller municipal et métropolitain à Orléans (divers centre)
Sur le plan financier aussi, les élus des autres communes de la Métropole s'inquiètent. Le budget de 76 millions d'euros, pour une première tranche qui ne court que du pont Joffre à la place d'Arc, n'est "pas abouti, et loin d'être complet", estime par exemple le maire de Semoy Laurent Baude (divers gauche) "ce qui aura pour conséquence des besoins de financement beaucoup plus importants que ce que vous annoncez aujourd'hui". Des dépassements de budgets qui pourraient être lourds à porter, alors que la Métropole est déjà endettée à hauteur de 700 millions d'euros.
Pour répondre à ces inquiétudes, Serge Grouard a promis que le projet ne serait lancé qu'une fois complètement financé. "Je n'aurai pas cette irresponsabilité d'emmener la Métropole dans le décor", a-t-il lancé lors de la séance plénière. La réalisation d'une deuxième tranche, cette fois sur la partie orientale d'Orléans, pourrait quant à elle attendre les années 2030.
En attendant d'y voir plus clair, la priorité de la Métropole reste pour l'instant d'achever l'installation de la faculté de droit en centre-ville. Ce projet, qui doit être terminé en 2027, aura coûté 92 millions d'euros.