En raison du manque de personnel, la maternité du CHR d'Orléans est contrainte de réorganiser ses prises en charges. Seules les grossesses à risque y seront assurées.
Après les urgences vient le tour de la maternité. Dans un communiqué de presse, le Centre Hospitalier Régional d'Orléans annonce que sa maternité est contrainte de réorganiser ses prises en charge "face à une situation de tension forte sur l'effectif [...] et dans un contexte de pénurie nationale" durant ces vacances d'été. Autrement dit, elle passe en mode dégradé.
Selon la CGT, il manquerait en effet 17 personnes à temps plein pour que le service fonctionne normalement. Le syndicat affirme également que pour cet été, "il y a 50 jours où il manque des sages femmes à la maternité".
Personnel sous tension ...
Plus concrètement, les grossesses pathologiques, les accouchements et les suites de naissance à risques seront bel et bien assurés par l'établissement dans les conditions habituelles. En revanche, à partir du 1er juillet, une inscription pour la consultation du 8ème mois au CHR Orléans sera également nécessaire. De plus, pour ce qui est des grossesses "à bas risque", "la fermeture de dix lits de suites de naissance [sur soixante en tout] nécessitera, en fonction de l'activité, le transfert de parturientes et de leurs nouveaux nés" vers la maternité du Pôle Santé Oréliance ou vers une autre maternité du territoire.
Pour Grégory Quinet, le représentant du syndicat SUD au CHR, ce dispositif démontre toute la situation du personnel soignant concerné. "Les sages-femmes sont quasi-toutes au bout du rouleau mais elles savent que si elles arrêtent, ça sera encore plus grave que les urgences". Il affirme qu'elles ont rencontré le directeur de l'hôpital, qui "n'a rien proposé de concret".
... et des craintes pour les patientes
Toujours selon le communiqué de l'hôpital, les transports seront organisés et pris en charge par le CHR d'Orléans "pour garantir la parfaite sécurité de la maman et du nouveau-né et aucun frais supplémentaires ne sera occasionné par ce transfert".
Des sorties précoces en hospitalisation à domicile seront organisées, ce qui inquiète Muriel Cheradame, présidente de l'Union nationale et syndicale des sages-femmes en Centre-Val de Loire : "C'est un long travail avec l'hôpital, notamment après l'accouchement, qui se voit modifié. Aujourd'hui, on a peur que les femmes sortent trop rapidement ou qu'elles soient transférées vers d'autres établissements avec qui nous n'avons pas l'habitude de travailler".