Infirmière violentée à Orléans : "On voit des agressions toutes les semaines"

Après l'agression d'une infirmière orléanaise ce vendredi 26 mai, le conseil de l'ordre des infirmiers a décidé de se constituer partie civile, pour apporter son soutien à la victime. Et pour tenter de faire reconnaître le manque "systémique" de moyens qui frappe le service public.

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"Il faut protéger la profession, montrer que ce qui lui est arrivé est inadmissible." Au lendemain de l'agression d'une infirmière libérale par le fils d'une patiente, dans le nord d'Orléans, le conseil de l'ordre des infirmiers a décidé de se porter partie civile à la suite de la plainte de la victime.

Un moyen de lui apporter "un soutien, financier ou moral, ou lorsqu'il faudra l'accompagner au tribunal", explique Romain Grousset, vice-président du conseil interdépartemental de l'ordre 28/45, en charge du Loiret. Il affirme que l'ordre "s'associe dans chaque cas de violence, qu'il soit verbal ou physique".

"Rien n'a changé"

La victime raconte avoir eu "la peur de sa vie" : selon son récit, lors d'une visite chez une de ses patientes, le fils de cette dernière l'aurait menacée de mort en brandissant un couteau, avant de la frapper dans le dos à coups de poings. Elle serait ensuite parvenue à s'échapper alors qu'il se préparait à la ligoter.

Un évènement qui intervient seulement 48h après le meurtre d'une infirmière à l'hôpital de Reims. Et trois ans après le meurtre de l'infirmière Karine Foucher et d'un de ses patients octogénaire dans l'Est du Loiret. "La profession est révoltée, assure Romain Grousset. Malgré ce qui est arrivé à Karine Foucher, rien n'a changé. On n'a pas plus de moyens, ni plus de considération. Demain, si je suis enfermé chez un patient, je ne pourrai rien faire."

La Justice, "inapte à rendre des comptes" ?

Travaillant en maison de santé, il affirme que ses collègues et lui sont confrontés "à des agressions toutes les semaines". Conscient qu'il est impossible de placer un policier derrière chaque soignant, il estime que la Justice "n'a pas les moyens de sa prétention", est "inapte à rendre des comptes" :

Malgré toutes les agressions subies, par moi le premier, il ne s'est jamais rien passé. Et je ne parle que des agressions où on porte plainte. Pas des incivilités qu'on laisse passer parce qu'on se dit qu'on n'a pas que ça à faire. Et après, les gens, on les revoit, ils reviennent.

Romain Grousset, vice-président du conseil de l'ordre des infirmiers Eure-et-Loir et Loiret

L'homme qui aurait agressé Véronique Méchin ce vendredi est connu des services de police pour avoir des troubles psychiatriques. Ce qui, pour Romain Grousset, ne change pas le fond du problème : "Le manque de moyens est systémique, il n'y a qu'à voir l'état de la psychiatrie en France, mais aussi de l'hôpital, de l'école, de la police..." 

Selon lui, pour faire stopper les violences, il n'y a qu'une seule solution : "Ne rien laisser passer. Punir, et sévènrement, la moindre agression verbale." En 2021, près de 20 000 cas de violences ont été signalés dans le domaine médical, rapporte l'observatoire national des violences en milieu de santé

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