Mona Francis, parathriathlète de 32 ans n'a que les JO de Paris en 2024 en tête. Entre interventions auprès de jeunes publics et plusieurs heures d'entraînement chaque jour dans le Loiret, l'athlète partage ses ambitions en vue du plus grand défi de sa carrière.
"L'objectif, c'est le podium". Mona Francis, handisport, affirme son ambition pour les premiers jeux paralympiques de l'histoire en France à Paris à partir du 28 août 2024. La membre de l'armée des champions et intervenu dans le cadre d'une journée défense et citoyenneté (JDE) au centre du service national et de la jeunesse d'Orléans.
Déterminée, Mona Francis n'a qu'une seule date en tête : le lundi 2 septembre 2024. Sa date de rentrée en lice pour les JO de Paris 2024. L'épreuve de paratriathlon dure environ 1h10 et se découpe en trois parties. Tout d'abord, la natation avec une épreuve d'une distance de 750 mètres dans la Seine suivie de 20 kilomètres de cyclisme sur un handbike (vélo à mains) puis de la course en fauteuil d'athlétisme d'une distance de 5 kilomètres.
Le 2 septembre est le jour qui comptera. Ce matin, si je me suis entrainé, c'est pour le 2 septembre 2024. Toutes les compétitions précédant l'évènement sont juste des étapes. Je vise le podium. Et pourquoi pas le plus beau des métaux, l'or !
Mona Francis, parathriathlète
Le casse-tête des pavés de Paris
Une si longue préparation de plusieurs mois pour un seul moment clé d'un peu plus d'une heure, c'est que l'on appelle un "one-shot" et "ce jour-là, il ne faudra pas de pépins mécaniques, physiques et il faudra être prêt mentalement", affirme Mona Francis. Pour pallier tous ces risques, la solution serait de pouvoir s'entraîner sur la boucle des JO, compliquée pour le moment. "S'il faut aller rouler la nuit pour tester le pavé je le ferai. Il y a beaucoup plus de chances d'avoir des ennuis mécaniques sur des pavés que sur une route lambda", poursuit-elle.
Les pavés peuvent donc causer des crevaisons plus rapidement. Pour la triathlète, la question des pneus à utiliser est prioritaire. "J'ai trois pneus sur le handbike et trois pneus sur le fauteuil d'athlétisme, donc trois fois plus de chances de crever. Tout ce que l'on peut contrôler, il faut essayer de le faire à l'avance", ironise la triathlète six fois championne de France.
Plus surprenant, l'athlète a apprécié son essai dans la Seine. Le fleuve avait été soumis à quelques polémiques à l'été 2023 pour des problèmes de pollution et de propreté. "La Seine ne me fait pas peur. La natation est mon point fort. Dans la Seine, c'est une natation technique, tactique et j'aime ça ! Généralement, on retrouve ça sur le vélo avec les courbes que l'on prend", assure la triathlète de 32 ans.
C'est impossible de refuser un tel honneur. C'est aussi beaucoup de fierté de pouvoir porter la torche et la flamme bientôt. C'est la première fois que l'on accueille des jeux paralympiques en France, j'aurai été capitaine des premiers jeux paralympiques, c'est énorme !
Mona Francis, parathriathlète
Pour se préparer au mieux, la triathlète a déménagé dans le Loiret du côté de Sandillon. Pour elle, le département est bien équipé dans tout ce qu'elle recherche. "Les routes de Sologne sont agréables à rouler, la Loire à Vélo est très bien entretenue. En termes de piscines, on est bien, notamment avec le bassin de La Source, tout neuf", remarque-t-elle.
Une qualification aux JO à assurer
Une préparation minutieuse pour faire oublier les regrets des jeux de Tokyo où Mona Francis était arrivée 6e. "J'étais troisième et j'ai perdu trois places en 16 minutes de course à la fin en fauteuil", se rappelle-t-elle amèrement. Sa qualification pour Paris 2024 pas encore acquise, elle est actuellement sixième, elle devra performer au tournoi de Yokohama à la mi-mai, puis de Montréal en juin, pour s'assurer une place parmi les neuf meilleures mondiales et donc participer aux JO de Paris.
Récemment, Mona Francis est arrivé 6e au Test Event de Paris (répétition des JO), a remporté une manche de la Coupe du monde à Besançon en 2023. En 2022, elle avait raflé le titre de championne d'Europe.
Capitaine des relais de la flamme olympique
Amputée tibiale à la jambe droite en 2011 après un accident de la route en Lybie, dont sa mère est originaire, Mona Francis a aussi été désignée capitaine des relais de la flamme olympique de Paris 2024. À ce poste, elle retrouve trois compatriotes. Laure Manaudou, nageuse désormais retraitée et médaillée d'or, d'argent et de bronze aux JO. Son frère, Florent Manaudou, nageur médaillé d'or à Londres en 2012 et d'argent (trois fois). Et Dimitri Pavadé, médaillé d'argent aux JO paralympiques de Tokyo en 2021.
"J'ai été nommé capitaine à côté de grands sportifs. Ça a été beaucoup de surprise au début, un peu de pression, les trois autres sont médaillés olympiques et paralympiques, je suis la seule à ne pas avoir un tel palmarès. Quand je fais des interventions dans des écoles, les enfants m'en parlent beaucoup. C'est important de partager mon aventure", conclut-elle au micro de France 3 entre fierté et une certaine émotion.