Michel Barnier Premier ministre : "une mascarade" ou "un très bon choix", l'Assemblée déjà divisée sur le prochain gouvernement

Après la nomination de Michel Barnier à Matignon, ce jeudi 5 septembre, les députés se déchirent déjà : la droite applaudit, la gauche fulmine, et le centre se demande bien ce qui va se passer pendant les prochaines semaines.

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Enfin une fumée blanche à Matignon. Michel Barnier, homme de droite de 73 ans, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, commissaire européen, et résident régulier de La Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret, a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, ce jeudi 5 septembre. Après 51 jours sans gouvernement de plein exercice, Gabriel Attal ayant présenté sa démission le 16 juillet.

"Un très bon Premier ministre" pour la droite

Pour Michel Barnier, membre du parti Les Républicains, la tâche s'annonce ardue, dans une Assemblée nationale plus que divisée. Constance de Pélichy, ancienne maire de La Ferté-Saint-Aubin et députée du Loiret, se dit "très heureuse" de la nomination de Michel Barnier, qu'elle décrit comme "capable de faire émerger des solutions en travaillant avec des personnes qui, jusque-là, refusaient de s'asseoir à la même table".

Ancienne adhérente LR, candidate divers droite aux législatives et désormais membre du groupe Liot à l'Assemblée, Constance de Pélichy connaît Michel Barnier depuis les élections européennes de 2014. Quant à lui, il devient président de la délégation des élus de droite français au Parlement européen, elle est assistante parlementaire. Plus tard, elle le recroise à La Ferté-Saint-Aubin lorsqu'elle en devient maire, en 2014. "J'ai eu l'occasion de le soutenir, notamment aux primaires LR en 2021", se souvient-elle.

C'est une personnalité que j'apprécie énormément, qui ne va pas chercher nécessairement à cliver, à rejeter la faute sur un adversaire politique.

Constance de Pélichy, députée Liot du Loiret

Elle pense que le commissaire européen "fera un très bon Premier ministre". Une position qu'elle partage en tant qu'ancienne élue LR, mais pas forcément en tant que députée Liot. "On a une réunion de groupe cet après-midi, je ne peux pas préjuger de ce qu'il s'y dira."

Sur X (ex-Twitter), le député LR de l'Indre Nicolas Forissier a félicité son "ami" Michel Barnier, capable selon lui "d'une réelle capacité d'écoute et de recherche de consensus".

"Une mauvaise solution"

À l'inverse, pour Richard Ramos, député MoDem du Loiret, aucun doute : "Michel Barnier ne correspond pas au barycentre de l'Assemblée nationale et de ce qu'ont voulu les Français", et est donc, par essence, "une mauvaise solution", a-t-il estimé ce jeudi 5 septembre sur Franceinfo. "Les LR, ils pèsent quoi ? 4% ?" L'élu pense que seuls deux politiques étaient "capables d'avoir un pôle de stabilité : Bernard Cazeneuve et François Bayrou".

Le député du Loiret voit un gouvernement Barnier survivre à une motion de censure "immédiate grâce au RN", devenu faiseur de rois, qui a décidé de juger le nouveau Premier ministre sur les bases de son futur discours de politique générale. Mais "ça ne durera pas", prophétise Richard Ramos :

Sur les produits alimentaires, il y a une date limite de consommation, une DLC. Monsieur Barnier, si je le comparais à un yaourt, [...] sa DLC politique, ce sera le budget.

Richard Ramos, député MoDem du Loiret

L'élu loirétain en a profité pour rappeler les divers positionnements de Michel Barnier, qui milite pour la retraite à 65 ans, avait proposé en 2021 l'instauration de quotas d'immigrés en Europe, et avait voté contre la dépénalisation de l'homosexualité en 1981, lorsqu'il était député. "C'est un homme d'expérience que je respecte, mais ce n'est pas la droite modérée", lance Richard Ramos.

"Évidemment que ça ne peut pas marcher"

Député Les Écologistes d'Indre-et-Loire, Charles Fournier non plus ne croit pas en Michel Barnier. "Évidemment que ça ne peut pas marcher", souffle-t-il. Le commissaire européen, capable de faire travailler ensemble des gens très différents ? "Quand je l'entends dire que l'Europe est responsable des problèmes d'immigration, on sait qui il veut amener autour de la table", ironise l'écologiste.

L'élu tourangeau dénonce "une mascarade" et "déplore "la crise de régime" dans laquelle la France serait en train de s'enfoncer :

Les Françaises et les Français ont voté en faisant barrage massivement au RN, et pour le NFP. À la fin, c'est LR qui a 8% des sièges à l'Assemblée qui va gouverner, avec le RN en arbitre. On continue comme avant, parce qu'Emmanuel Macron ne veut pas revenir sur son programme, et va chasser sur les terres du RN en parlant immigration et sécurité.

Charles Fournier, député Les Écologistes d'Indre-et-Loire

Avec cette nomination, Charles Fournier pense que le président de la République "vole le résultat des élections". Pour lui, "la question du mandat d'Emmanuel Macron se pose", alors que LFI a lancé une procédure de destitution contre le président, dont les chances d'aboutir sont infimes.

Pourtant, contrairement à Richard Ramos, le député écologiste ne voit pas le gouvernement Barnier chuter rapidement. "Le budget passera à coup de 49.3", redoute-t-il. Quant à une scission d'une partie de la macronie, Charles Fournier n'y croit pas non plus. "La soi-disant aile gauche de la macronie a eu beaucoup d'occasions, avec la réforme des retraites et la loi immigration, de se désolidariser..." Il l'assure : le Nouveau Front populaire votera la censure, et "va se battre" pour "que l'Assemblée nationale soutienne des propositions" du programme de l'union de la gauche.

La passation de pouvoir entre Gabriel Attal et Michel Barnier aura lieu ce jeudi 5 septembre à 18h. Constance de Pélichy espère désormais "un gouvernement relativement pluriel". Capable de répondre aux attentes d'une majorité de députés.

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