La compositrice-interprète franco-iranienne, Anita Farmine, a enregistré un clip de sa chanson "Safar Karde", chez elle à Orléans, en mode confiné. Elle nous le fait découvrir.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
- Comment vous êtes-vous organisé avec vos musiciens pour enregistrer et tourner votre clip de la chanson Safar Karde?
Bruno Ramos, mon bassiste, a fait un squelette de la chanson. Il l’a envoyé à chacun des membres et individuellement, par le biais de logiciels d’enregistrement et nos caméras, nous nous sommes filmés en jouant. Nous n’avions aucune idée des différentes prises de vue que chacun aurait pour tenter d’amener une homogénéité à l’image. Mais ce n’est pas grave, c’est ce qui a apporté de la fraîcheur au clip !
- Cette crise vous inspire-t-elle pour écrire sur le sujet ?
La crise ne m’inspire pas, non ! Pour l’instant, je suis plutôt en colère de ce qu’il se passe et je n’ai aucune envie de parler en musique de cette catastrophe, ni des mesures qui ont été prises, un peu tardivement à mon sens. Je n’arrive pas non plus à créer des choses drôles sur la situation du confinement comme d’autres le font très bien. D’ailleurs, heureusement qu’ils sont là car pour beaucoup d’entre eux, ils éclairent nos journées.
- La crise du coronavirus a-t-elle arrêté certains de vos projets?
Oui de toute évidence. Plusieurs concerts ont été annulés, dont
le concert Backstage France 3 / France Bleu. Par ailleurs, des projets de création sur lesquels je commençais à travailler ainsi que des actions pédagogiques ont été mis en pause. C’est bien entendu compliqué de se retrouver dans cette situation mais sincèrement, mon sort de musicienne me préoccupe bien moins que la perte de toutes ces vies humaines. J’ai, parmi mes proches, des personnels de santé et je crie au désespoir lorsque je vois dans quelles conditions ils sont obligés de travailler. Ça m’est insupportable de voir que je ne peux rien faire pour eux.
- Depuis le confinement, comment organisez-vous vos activités ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la majeure partie de mon activité se fait derrière un ordinateur pour développer mon projet artistique sur les réseaux sociaux, mais aussi pour prendre des contacts professionnels. Le confinement ne m’empêche pas de faire tout ceci, donc je travaille beaucoup chaque jour. Ce n’est pas ce que je préfère faire, mais, ne nous leurrons pas, il n’y a pas de communication s’il n’y a pas de travail derrière. Heureusement, la période me permet aussi, artistiquement, de faire des choses que je n’aurais probablement pas imaginé faire autrement, comme cette vidéo de Safar Karde.
Le hasard des rencontres sur les réseaux m’a aussi mise en contact avec un poète iranien qui vit en France, Ardavan Tabatabai. J’aime ce qu’il écrit et j’ai commencé à créer une mélodie sur deux de ses poèmes. Je ne sais pas encore la forme que prendra ce nouveau travail, mais je prends cela comme une bouffée d'oxygène.
Les répétitions et les travaux de groupe sont en revanche mis en suspens. Le "jet lag" imposé par les visios fait qu'il est impossible de répéter. Des solutions existent sans doute, mais mes connaissances techniques dans ce domaine sont très restreintes.
- Hormis la musique, vous avez d'autres loisirs pour occuper votre temps en confinement?
En dehors de la musique, j’ai entrepris du rangement de fond chez moi, comme beaucoup d’entre nous j'imagine ! Ça occupe bien. Je regarde des séries, j’ai bien aimé Homeland, mais c’est pas très fun! Pour ce qui est des bouquins, en ce moment je lis « L’art d’être heureux » de Schopenhauer et « Eloge de la faiblesse » d’Alexandre Jollien. Je fais aussi un peu de sport avec Gym Direct en replay et quand je n’en peux plus d’être enfermée, je fais le tour du pâté de maison et je prends des photos des jardins fleuris !
Découvrez le confinement d'autres artistes, auteurs ou encore sportifs de la région dans notre carte intéractive :