En juin 2019, Le Canard Enchaîné avait révélé que l'ancien maire d'Orléans, Olivier Carré, avait payé des voyages privés et des séjours dans des hôtels de luxe avec l'argent public de la ville.
L'affaire des notes de frais d'Olivier Carré livre son nouvel épisode : Emmanuelle Bochenek-Puren, la procureure de la République d'Orléans, a mis en examen l'ex élu il y a quelques semaines pour détournement de fonds publics.
Contactée ce samedi, elle confirme l'information mais ne veut pas donner de précision sur la date de cette mise en examen ni sur les éléments qui l'ont conduit à prendre cette décision.
Si ce nouveau rebondissement semble indiquer des éléments suffisamment à charge contre l'ancien édile, cela lui permettra en tout cas d'avoir accès au dossier.
Deux juges chargés de l'affaire
"Les investigations se poursuivent sous le contrôle de deux juges d'instruction. J'ai demandé à ce qu'il y ait une co-saisine", précise-t-elle. Une démarche loin d'être inhabituelle : dans l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy, deux juges d'instructions avaient aussi été chargées du dossier.
Celui des notes de frais d'Olivier Carré s'avère assez technique, au point qu'il est mis en examen pour une partie des faits qui lui sont reprochés, mais placé simplement sous le statut de témoin assisté pour l'autre partie des faits.
De quels faits parle-t-on ?
Retour deux ans en arrière. A la mi-juin 2019, Le Canard Enchaîné révèle que le maire d'Orléans aurait voyagé et profité de nuits dans des hôtels de luxe aux frais du contribuable.
Olivier Carré tente de démonter l'article point par point. La polémique enfle, au point que son adjoint Serge Grouard (maire d'Orléans de 2001 à 2015, réélu en 2020) démissionne, en désaccord avec l'édile. Quelques jours plus, tard, Olivier Carré décide de publier ses factures.
L'affaire semble s'éteindre, avant un nouveau rebondissement. Trois mois plus tard, le parquet d'Orléans décide d'ouvrir une enquête préliminaire à la suite d'un courrier anonyme.
Quelques semaines après la police judiciaire saisit des documents, avant d'entendre l'ancien maire en février 2020. En juin 2020, le procureur Nicolas Bessone sur le départ déclare : "A ce stade, il n’existe aucun élément susceptible d’engager la responsabilité pénale de Monsieur Carré." Sa successeur en a visiblement trouvé depuis.