Une réunion entre les évacués et le maire d'Orléans Serge Grouard ce lundi 17 janvier a enfoncé un peu plus le clou : il est de moins en moins probable que les immeubles 19 et 21 de la rue de Bourgogne soient un jour à nouveau habitables.
Cela fait déjà six jours qu'une cinquantaine d'habitants d'immeubles de la rue de Bourgogne, à Orléans, doivent trouver des solutions pour se loger loin de chez eux. Le 12 janvier, avec l'apparition de craquements inquiétants et de fissures exorbitantes sur les façades, ils ont dû être évacués par les pompiers et un temps relogés par la Ville.
Depuis, un arrêté les empêche de rentrer chez eux, face au péril imminent d'effondrement. "Des expertises ont déjà été menées mais nous avons besoin de conforter ces éléments techniques, en sachant que l’état des bâtiments rende leur accès complexe. Il faut faire vite mais sans précipitation, pour ne pas mettre en œuvre de mauvaises solutions techniques", explique le maire Serge Grouard dans un communiqué, à l'issue d'une réunion ce lundi 17 janvier.
"Quelques bonnes nouvelles" en fin de semaine ?
Une réunion au cours de laquelle il a pu rencontré les sinistrés, et notamment ceux des immeubles 19 et 21 qui "peuvent s'effondrer", à cause d'une cavité creusée par infiltration sous les fondations. Le maire dit espérer "que nous aurons, d’ici la fin de semaine, quelques bonnes nouvelles [...] qui permettront aux résidents de certains immeubles, de venir chercher des affaires et ne pas être totalement démunis". Car nombre d'habitants sont partis comme ils ont pu, laissant derrière eux un grand pan de leur vie, sans savoir ce qui les attendait vraiment.
Le CCAS d'Orléans promet de les accompagner vers une solution de logement, en attendant mieux. "Des aides sont envisagées pour les repas par exemple, et un accompagnement dans les démarches auprès des assurances est mis en place", précise le communiqué, qui assure que des "dispositifs solidaires" seront actionnés "à terme" pour l'achat de mobilier ou d'électroménager notamment.
Malgré tout, l'espoir de voir les deux immeubles réhabilités s'amenuise de jour en jour, à mesure que les dégâts s'empirent. Après l'apparition de fissures jeudi, une partie de la chaussée devant les habitations a fini par s'effondrer vendredi soir. "La probabilité aujourd'hui c'est que oui, il faudra démolir ces deux immeubles", a ainsi déclaré Serge Grouard lors d'un point presse ce lundi, propos rapportés par La République du Centre.
La rue est toujours interdite d'accès -sauf riverains- entre les numéros 23 et 17, à l'instar de quelques mètres de la rue des Quatre Fils Aymon et de la rue aux Loups. Une déviation via la rue de la Coquille est mise en place.
Les commerçants en plein désarroi
Une situation qui pourrait mettre en péril les commerces du quartier. "Ca va très très mal, il n'y a plus personne à part les clients du quartier, expliquait vendredi Nadine Denet, tenante du bar Le Drop, à 30 mètres de là. Tous les gens de passage que j'avais, qui s'arrêtent, ou les clients du matin... il n'y a plus personne. On ne pourra pas durer éternellement comme ça", prophétisait la commerçante, affirmant avoir envoyé un SMS au maire Serge Grouard, alors resté lettre morte.
Ce lundi, le maire adjoint aux Commerces Luc Nantier s'est rendu sur place, "à la rencontre des commerçants directement touchés", dans le but de "recueillir leurs attentes", assure le communiqué de la Ville. Le texte ne précise en revanche pas la façon dont la mairie "se mobilise afin de réduire au maximum les contraintes qu'ils connaissent actuellement".
Les constatations sur place se poursuivent. Notamment via l'utilisation de détecteurs lasers, chargés de signaler le moindre mouvement de la structure et de prévoir un potentiel sinistre plus important.