Le centre de tri des déchets de la métropole, situé à Saran est bloqué par des agents de collecte en grève. Une action qui devrait bloquer le tri, puis la collecte des ordures des rues Orléanaise. Au cœur du mécontentement, le 49.3 utilisé pour faire passer la réforme des retraites.
Les poubelles vont-elles bientôt joncher les rues d'Orléans ? Une centaine d'agents de collecte et de personnes syndiquées, venues en renfort, bloquent, ce lundi 20 mars, l'entrée du centre de tri des ordures ménagères de la métropole, situé à Saran.
Le tri des déchets bloqué
Les camions ont bien pu partir faire leur collecte au petit matin, mais seront empêchés de décharger. La chaîne sera donc ensuite bloquée. Une action que Yann Bougennec, délégué CGT espère visible rapidement dans les rues d'Orléans : "on le sait, que le ramassage d'ordures ménagères ça se voit. Et c'est très clair, on veut que ça se voie, on veut se faire entendre".
Les troupes sont quant à elles déterminées : "Nous sommes prêts à tenir une ou deux semaines, tout est en place, on n'est pas là pour faire de la figuration, mais pour se faire entendre" détaille-t-il.
Le blocage, au niveau du rond point du centre de tri créé de gros ralentissements, "mes parents, qui viennent nous soutenir, sont dans les embouteillages depuis 1h30 entre l'autoroute et ici" affirme Yann Bougennec.
Paris comme exemple
Comme exemple, la mobilisation parisienne, qui dure depuis deux semaines. Malgré des réquisitions imposées par la préfecture, il reste encore 10 000 tonnes de déchets amoncelées dans les rues de la capitale. A Orléans, aussi, les agents mobilisés souhaitent que le désordre montre leur mécontentement.
"Pour ne pas perdre sa vie à la gagner" mentionne un tract syndical. La CGT des services publics du Loiret et la CGT TRISALID avaient ainsi appelé à bloquer le site de Saran à partir de 7h ce lundi 20 mars 2023.
Un 49.3 qui ne passe pas
L'utilisation de l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites a été pour eux, le catalyseur d'une colère bien présente. "Aujourd'hui, le retrait est non négociable" prévient Yann Bougennec.
"Je ne me vois pas encore conduire un camion, ou être derrière, enfin, surtout derrière, à 64 ans", assure fermement Séverine, chauffeure ripeur. C'est à dire qu'elle est aussi bien amenée à prendre les commandes du camion-poubelles, qu'à descendre pour charger les déchets. "On tire les poubelles, et souvent, elles sont bien chargées".
Ils demandent l'abandon du texte, mais plus globalement, la reconnaissance de la pénibilité du métier d'éboueurs. "C'est les genoux, tout, qui prennent" explique Séverine. "Quand je vois mes collègues de 57 ans, ils travaillent bien, mais ils sont fatigués quoi". La CGT exprime sa : "volonté de ne pas baisser les bras et de se mobiliser jusqu'au bout". A Tours, l'assemblée générale n'a pour l'instant pas voté de blocage général.
Avec Matthieu Jarry