Six mois de prison ferme pour un militant d'extrême-droite orléanais qui a agressé des journalistes

Le tribunal judiciaire de Paris a condamné, mercredi 14 septembre, à six mois de prison un Orléanais pour l'agression de deux journalistes de l'AFP lors d'une manifestation anti-pass en janvier. Le jeune homme condamné fait partie des cercles d'extrême-droite orléanais.

Un Orléanais a été condamné, mercredi 14 septembre, à six mois d'emprisonnement ferme pour avoir agressé deux journalistes de l'AFP lors d'une manifestation anti-pass. Organisée par les Patriotes, place du Trocadéro à Paris le 15 janvier 2022, la manifestation avait été marquée par des dérives violentes, dont l'agression de deux journalistes et deux membres du service d'ordre les protégeant. 

En état de récidive légale

Christopher Del Frate, 24 ans, absent à l'audience et non représenté, a été reconnu coupable de "violences volontaires commises en réunion", mais le tribunal n'a pas retenu les chefs de menace de mort, d'entrave à la liberté d'expression et d'entrave à la liberté du travail qui pesaient sur le prévenu. Cette peine pourra être aménagée par le juge d'application des peines.

L'homme de 24 ans est défavorablement connu des services de police. En état de récidive légale pour des faits de violences aggravées il a, en outre, été condamné à l'interdiction de détenir ou de porter une arme pour une durée de cinq ans. 

Des journalistes poursuivies et malmenées

L'AFP avait immédiatement porté plainte à la suite de cette manifestation de janvier au vue de la violence exceptionnelle à l'encontre des journalistes. Après un début de cortège sans heurts, un manifestant avec un mégaphone, le visage dissimulé par une cagoule, avait injurié et menacé de mort les deux journalistes ainsi que les deux agents de protection qui les accompagnaient.

Une des journalistes agressées raconte, à l'époque, à Paris Match que l'homme encourage la foule à les prendre à partie. "C'est l'AFP, niquez-les ces fils de pute". Un groupe de 20 à 50 personnes s'était alors détaché du cortège pour poursuivre les journalistes et leur escorte, selon l'AFP. "Je vais te tuer, regarde-moi bien, je vais te tuer" aurait dit l'homme cagoulé à l'une des journalistes toujours selon son récit dans Paris Match. Les deux agents de protection, en s'interposant pour tenter de retenir les individus, avaient subi des coups et des insultes. 

Lors de l'audience, en juillet, Christopher Del Frate avait reconnu avoir participé à cette manifestation mais nié avoir participé aux faits reprochés. Des témoins l'ont cependant formellement reconnu comme l'un des individus qui poursuivaient les journalistes. L'enquête a établi qu'il avait frappé "à coups de poings et pieds" les deux agents de protection et avait asséné un coup de bouteille sur la tête à l'un des agents. À noter que le tribunal a prononcé la relaxe pour les faits de menaces de mort, et pour le délit d’entrave à la liberté d’expression et à la liberté du travail.

Un membre la fachosphère orléanaise

L'individu condamné, Christopher Del Frate, est un membre connu des groupuscules d'extrême-droite et de la fachosphère Loirétaine. Il a été repéré dans plusieurs meetings d'extrême-droite. Mediapart (article payant) révélait qu'il avait participé à la sécurité du meeting de Reconquête, le parti d'Eric Zemmour, le 16 mars dernier à Saint-Jean-Le-Blanc dans le Loiret avec Marion Maréchal et Guillaume Peltier. Il était également présent à un événement prisé par l'ultradroite, en juin dernier à Saint-Denis-de-l'Hôtel, dans le Loiret. 

Il arbore des tatouages nazis : sur son torse une totenkopf, la tête de mort emblème de groupes SS, et sur son coude gauche un soleil noir, symbole du mysticisme nazi composé de trois svastikas. Sur les réseaux sociaux, il se présente comme un "NEUSKI" ou "NEUSKY NS", le verlan de skinhead accolé des initiales NS (National-Socialiste, le nom d'origine du parti nazi).

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