Train : que contient le plan à 514 millions d'euros signé par l'État et le Centre-Val de Loire ?

Le volet mobilités du contrat de plan État-Région 2023-2027 a été signé ce lundi 20 novembre par le président du Centre-Val de Loire, François Bonneau, et le ministre des Transports, Clément Beaune. Il prévoit 514 millions d'euros d'investissements, dispatchés entre ferroviaire, vélo et route.

514 millions d'euros pour le Centre-Val de Loire. L'enveloppe a été détaillée ce lundi 20 novembre à Orléans, à la signature du volet mobilités du contrat de plan État-Région (CPER), qui régit les investissements dans ce domaine jusqu'en 2027.

Le ministre des Transports, Clément Beaune, et le président du Centre-Val de Loire, François Bonneau, ont conjointement présenté les grandes lignes du texte, destiné à "renforcer l'offre de transport et verdir les mobilités du territoire".

Dans le détail, 96 millions d'euros seront consacrés au vélo, et plus particulièrement au développement de véloroutes à travers la région. 6% et 3% du budget seront également dirigés à la route et au fluvial, respectivement.

Mais le grand gagnant du jour reste le train : les investissements à destination du ferroviaire représentent, à eux seuls, 373 millions d'euros, soit près des trois quarts de l'enveloppe totale. Selon Clément Beaune, il y a eu "une priorité claire" lors des négociations entre la Région et l'État : "les transports écologiques".

Concrètement, cet argent servira à engager des études sur les étoiles ferroviaires de Tours et d'Orléans, de moderniser des petites lignes, ou encore de mettre en accessibilité plusieurs grandes gares de la région. De quoi "offrir des solutions de transports plus propres et moins chères à nos concitoyens dépendants de la voiture et qui voudraient faire autrement, à condition qu'on leur propose ensemble des moyens de transport disponibles", ajoute Clément Beaune au micro de France 3.

Bientôt un RER à Tours ?

Lors de sa visite à Tours le 25 octobre, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait affirmé qu'il se ferait "l'avocat de Tours" lorsque seront choisies les métropoles françaises où créer un RER, ou réseau express régional. Le CPER ressemble fort à un prolongement de cette promesse.

Ainsi, 44 millions d'euros devraient être dédiés à des études portant sur les étoiles ferroviaires de Tours et Orléans. Côté tourangeau, le texte prévoit de regarder la faisabilité de haltes à Fondettes, La Riche et La Ville-aux-Dames. Ce qui ressemble fort à une première pierre pour une ligne métropolitaine, qui desservirait plus finement l'agglomération tourangelle sur une ligne La Membrolle-Montlouis.

(Légende : en vert, la voie ferrée et les gares existantes. En orange, des emplacements possibles pour des haltes à Fondettes, La Riche et La Ville-aux-Dames, dont la faisabilité fera l'objet d'études financées par le CPER.)

À noter que le texte ne prévoit pas de halte dans le sud de Tours, du côté des Rives du Cher par exemple, où passe le tramway.

Et Orléans alors ?

Orléans est un cas plus complexe que celui de Tours. En Indre-et-Loire, les voies sont déjà là, les lignes sont opérationnelles. À Orléans, l'étoile ferroviaire compte sept branches, mais seules trois sont à double voie et utilisées pour du trafic voyageur. Les quatre autres (vers Orgères-en-Beauce, Semoy, Pithiviers et Châteauneuf-sur-Loire) sont à destination du Fret, à voie unique et non électrifiées.

Deux de ces lignes devraient pourtant faire l'objet de nouvelles études pour une ouverture au trafic de passagers. Et, non, la ligne vers Voves pour rallier Chartres, ce ne sera pas pour tout de suite, à cause de l'inextricable problème de la traversée de la base militaire d'Orléans-Bricy. Le contrat cite en premier lieu le serpent de mer d'Orléans-Châteauneuf, ainsi que Orléans-Neuville, sur la ligne vers Pithiviers.

Pour la ligne Orléans-Châteauneuf, le ministre Clément Beaune promet "des études rapides, sérieuses". D'autant que celles-ci ne partiraient pas de zéro : "Les projets d'hier qui n'ont pas abouti étaient des projets lourds, avec des trains lourds et une électrification", rappelle François Bonneau. L'enveloppe était, à l'image des trains, trop lourde : plus de 300 millions d'euros. Le président de la région souhaite miser sur "de nouvelles modalités, des trains légers, peut-être à hydrogène". En mars 2023, Romain Roy, adjoint à la Transition écologique à la mairie d'Orléans, assurait à France 3 privilégier l'hypothèse du tram-train.

Le CPER prévoit aussi des études pour une meilleure desserte de la ligne Orléans - Saint-Cyr-en-Val - La Ferté-Saint-Aubin, déjà exploitée par des TER Rémi.

(Légende. En vert, ligne à double voie et gares existantes utilisées notamment par des TER Rémi. En orange, lignes à voie unique utilisées seulement pour du Fret.)

La sauvegarde des petites lignes

En 2020, la Région et l'État s'étaient déjà accordés pour injecter 250 millions d'euros dans la sauvegarde de huit lignes de desserte fine du territoire. Des travaux d'urgence qui venaient, dans certains cas, sauver la ligne de la fermeture totale.

Le CPER 2023-2027 vient compléter cette enveloppe, avec 91 millions d'euros de plus, destinés spécifiquement aux lignes Tours-Loches et Dourdan-La Membrolle. La première a déjà subi une phase de travaux chiffrée à 36 millions d'euros, et avait rouvert à l'été 2022. Cette deuxième phase de travaux doit avoir pour but, non plus de simplement sauver la ligne. Mais de permettre aux trains de rouler plus vite, et d'améliorer l'efficacité et la fiabilité de la ligne.

La ligne Dourdan-La Membrolle avait également eu une première phase de travaux entre les étés 2021 et 2022, sur le tronçon entre Tours et Châteaudun.

50 millions devraient aussi être affectés à des travaux sur des axes majeurs, notamment les lignes Orléans-Tours et Paris-Chartres-Le Mans.

Accessibilité des gares

Selon le texte, des aménagements pour l'accessibilité doivent être réalisés dans 16 gares de la région. À commencer par les gares de Tours, Saint-Pierre-des-Corps, Orléans et Les Aubrais, ainsi que Châteaudun, Vendôme ou encore Illiers-Combray.

Au total, la facture s'élève à 96 millions d'euros.

Développer le Fret

92 millions d'euros seront consacrés au développement du Fret dans la région. Avec, en premier lieu, le projet phare d'un chantier de transport combiné aux Aubrais. En début 2023, les régions Centre et Normandie et la SNCF avaient déjà signé un accord pour la réalisation du chantier, chiffré à 10,3 millions d'euros à l'époque.

Selon Philippe Fournié, vice-président de la Région chargé des Transports, une partie de ces millions sera destinée à la rénovation des lignes Fret, dites "capillaires Fret", à destination notamment des silos en Beauce et dans le Pithiverais.

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