Lucie, 20 ans, a tendu un guet-apens à un jeune homme à Bou, dans le Loiret, en juillet 2023 pour se venger du viol dont elle l'accuse. Ce 11 janvier, la cour d'appel d'Orléans a rejeté sa demande de remise en liberté.
Séquestration, coups, menaces, brûlure... les violences semblent avoir été nombreuses, dans la nuit du 16 juillet 2023, à Bou, dans le Loiret. La victime, Sacha, 20 ans, est un ami d'enfance de Lucie, 20 ans aussi, mise en examen pour séquestration, acte de barbarie et violence aggravée, entre autres.
Après six mois de détention provisoire, sa demande de remise en liberté a été refusée ce jeudi 11 janvier par la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Orléans.
Une nuit de violences
Le 16 juillet, donc, vers 1h du matin, Sacha est invité à rejoindre Lucie chez elle, à Bou. À son arrivée, il est accueilli par trois hommes, qui l'auraient alors roué de coups de poing, de pied, et de barre de fer. Sous la contrainte, il est forcé d'avouer en vidéo s'être rendu coupable du viol de Lucie, avec d'autres garçons, comme le raconte France Bleu Orléans dans son journal de 7h vendredi 12 janvier.
Le jeune homme est ensuite transporté au bord de la Loire, déshabillé, frappé, brûlé avec une cigarette, aspergé de dégrippant, et menacé d'être brûlé vif. Les trois hommes et la jeune femme le laissent là, et Sacha parvient à rejoindre le domicile d'un ami, qui prévient les forces de l'ordre.
Les quatre protagonistes sont rapidement interpellés, et mis en examen. Lucie et l'un des hommes sont placés en détention provisoire, les deux autres sont placés sous contrôle judiciaire. Tous ont reconnu leur participation à l'opération, y compris la jeune femme.
Dans l'attente d'une confrontation
Avant l'audience de ce jeudi 11 janvier, le parquet général semblait considérer que les raisons de maintenir Lucie en prison venaient à manquer. "Quand on a vu arriver les réquisitions, le sang de Monsieur n'a fait qu'un tour, nous avons pris la décision de nous rendre à l'audience pour militer en faveur d'un maintien", explique à France 3 Me Ladislas Wedrychowski, l'avocat de la victime. Maintien finalement approuvé par la cour.
Une bonne nouvelle pour l'avocat, surtout dans l'attente d'une confrontation avec Lucie, qui accuse Sacha de viol par le passé. "Elle met en cause mon client sur des faits qu'il conteste et sur lesquels il n'existe aucune preuve", assure-t-il. Sacha n'a pas encore été entendu par un juge d'instruction.
Contactée par France 3, Me Agnès Bonardi, l'avocate de Lucie, n'a pas souhaité s'exprimer sur l'affaire.