D’année en année, la problématique subsiste pour les étudiants : trouver un logement pour la rentrée. Pour certains, les résidences du Crous sont une solution. Mais le parc immobilier de résidences étudiantes n'est plus tout jeune et bon nombre a besoin d'importantes rénovations. Celles-ci sont "une priorité" pour l'académie Orléans-Tours. Mais malgré les investissements conséquents, certaines associations étudiantes dénoncent encore beaucoup de résidences insalubres.
À Orléans comme à Tours, il devient difficile de se loger à moindre coût pour les étudiants. Alors, beaucoup se tournent vers les résidences du Crous, prioritaires pour les boursiers. Mais ce parc immobilier n’est plus tout jeune. Certaines associations dénoncent les conditions dans lesquelles sont logés les élèves des universités. Cafards, moisissures, trous dans les murs… Les exemples ne manquent pas. Alors pour palier la problématique, le Crous se lance dans des travaux de réhabilitation de ses vieilles résidences. Mais ce projet coûteux prend du temps.
Une enveloppe de 20 millions d'euros pour la rénovation
En cette rentrée 2024/2025, le directeur général du Crous Orléans-Tours, ainsi que le recteur de l’académie, viennent fièrement présenter la résidence des Ormes. Tout juste rénovées, les 252 chambres ont bénéficié d’un investissement de 9 millions d’euros. Un coup non-négligeable, mais nécessaire pour des logements construits il y a 58 ans, et qui donnaient des signes importants de vétusté. À présent, pour cette résidence remise au goût du jour, il faut compter 267 euros de loyer par mois. "La réhabilitation des logements étudiants dans le parc du Crous est une priorité", assure Jean-Philippe Agresti, recteur de l’Académie Orléans-Tours.
L’organisme s’en donne les moyens. En plus des 9 millions investis aux Ormes, ce sont 13 millions qui ont été mis sur la table pour rénover une autre résidence du Crous à Orléans. "Ce sont aussi des construction de nouveaux logements étudiants comme à Madeleine à Orléans, où nous auront un investissement de plus de 20 millions d’euros ", rappelle Jean-Philippe Agresti. Avec la volonté d’un plus grand confort pour les étudiants promet le recteur de l’Académie d’Orléans-Tours. Quand les anciennes résidences universitaires possédaient des chambres de 9 m2, les nouvelles résidences en construction abriteront des chambres "entre 13 et 17 m2." "Nous réhabilitons des chambres qui ont une dimension moins grande mais pour toutes les nouvelles constructions, elles sont bien au-dessus", promet-il.
" Le Crous a un programme pluriannuel de rénovation de ses résidences étudiantes, explique Mostefa Fliou, directeur général du Crous Orléans-Tours. Sur la ville de Tours, une grosse opération de réhabilitation vient également de s’achever. Nous avons environ un montant de 20 millions d’euros par an pour réhabiliter et restructurer nos résidences universitaires. " Afin de financer ces rénovations coûteuses, le Crous dispose du soutien financier de l’état ainsi que des collectivités.
"Beaucoup de résidences restent insalubres"
Mais, malgré ces investissements, la pression ne retombe pas. Selon le directeur du Crous, les résidences étudiantes ont déjà un taux d’occupation de 98 %. Et nombreux sont les étudiants toujours dans l’attente d’un logement. Il assure que le Crous travaille à la construction de nouveaux logements : une à Orléans, et l’autre dans le quartier des Deux Lions à Tours. Deux villes qui subissent de plein fouet la pression immobilière.
Si ces efforts sont salués par les associations étudiantes, ce n’est toujours pas assez. À Orléans, de nombreuses résidences demandent encore à être rénovées. Jusqu’à être qualifiées d’ "insalubres" par le syndicat étudiant, l’Unef. "Il y a une seule résidence sur le campus qui est rénovée pour le moment. Mais il y en a beaucoup d’autres ou les conditions sont loin d’être géniales", déplore Élodie Bedu, la présidente de l’Unef Orléans en rappelant les nombreux exemples de présence de nuisibles ou d’humidité dans les bâtiments. Elle en veut pour preuve les traces de délabrement de certaines résidences, visibles y compris depuis l’extérieur.
Malgré les efforts engagés pour rénover le parc immobilier du Crous, la situation reste difficile pour une grande partie des étudiants. En juin 2023, le gouvernement s’était engagé à rénover 12 000 logements Crous d’ici la fin du quinquennat, tout en rappelant que 17 000 logements avaient été réhabilités depuis 2017. Début 2024, la fédération étudiante Fage a présenté une étude sur la précarité étudiante. Selon celle-ci, un tiers des étudiants qui ne possèdent pas de logement Crous ne souhaitent pas y habiter en raison de l’état du bâti délabré.