Les étudiants logés dans les résidences universitaires vont voir leur loyer augmenter de 3,5% à la rentrée 2024. Une augmentation inévitable selon le CROUS, une "trahison" pour l'UNEF.
"Les loyers étaient gelés depuis 2020" avance le CROUS pour justifier de la hausse. Le gestionnaire du parc social étudiant estime à 40 millions d’euros le manque à gagner de ces quatre dernières années. Ils ont été compensés par l’État mais la fin de la crise sanitaire a mis un terme « Au quoi qu’il en coûte » et l’injonction de Bercy se résume désormais à un seul mot d’ordre : la réduction du déficit public.
Scandale nº6578 : le gouvernement refuse de financer la rénovation des cités u et c’est aux étudiant•e•s de payer ! pic.twitter.com/zdgvXNYhvV
— UNEF (@UNEF) February 28, 2024
Les 3,5% d’augmentation des loyers entrent en vigueur en septembre 2024. Ils vont rapporter aux CROUS 15 millions d’euros. Une « recette qui permettra d’entretenir les bâtiments et d’envisager le financement de nouveaux logements » assure le bailleur universitaire.
"C’est une trahison !"
Élodie Bedu occupe une chambre de 9m² à Orléans-la-Source. Son bâtiment a été rénové il y a deux ans. « C’est le seul sur le campus universitaire » précise-t-elle. Si elle comprend la nécessité de rénover le parc existant, "pourquoi est-ce aux étudiants de supporter les travaux" s’indigne la jeune femme qui est aussi porte-drapeau de l’UNEF. "C’est une trahison. Le CROUS est censé être au service des étudiants. C’est à l’État de compenser le manque à gagner". D’autant que pour Élodie Bedu la crise sanitaire impacte toujours les étudiants. La reprise économique suivie de sa tendance inflationniste, notamment sur les produits alimentaires et l’essence reste d’actualité.
En septembre 2024, les résidents universitaires devront débourser, selon l’UNEF, environ 6 euros de plus par mois pour se loger. La revalorisation des bourses de 37 euros par mois, actée par le gouvernement au printemps 2023, va donc s’en trouver amputée d’autant.