Orgapharm Pithiviers veut embaucher plus de trente personnes pour fabriquer des principes actifs

Orgapharm Pithiviers (Loiret) se lance dans la fabrication de molécules. Elles serviront à produire des médicaments nécessaires en réanimation, et dans les traitements contre le cancer. L'investissement, à hauteur de huit millions d'euros, permettra le recrutement de trente-sept personnes.

Pour l’instant, les cuves de l'usine sont vides. Mais d’ici septembre 2022, Orgapharm, filiale du groupe Axyntis, devrait lancer à Pithiviers (Loiret), la production de huit principes actifs, indispensables pour fabriquer des médicaments. Il y a notamment l’adrénaline, le fentanyl ou encore le propofol. Ce sont des analgésiques ou des anesthésiques, beaucoup utilisés en ces temps de pandémie de Covid-19 dans les services de réanimation, si bien qu’en 2020, des hôpitaux craignaient la pénurie.

Pour y répondre, l’Etat a lancé l'an dernier un appel à manifestation d’intérêt, nommé "Capacity building" pour démarrer la production "de produits de santé et d’équipements destinés à la lutte contre la pandémie de la Covid-19 et à ses conséquences". En février 2021, Axyntis fait partie des entreprises lauréates. Six millions d’euros sont débloqués pour l’usine loirétaine. "Par rapport à notre rythme historique, on multiplie par quatre notre effort d’investissement. Il y a un effet d’accélération grâce à ces appels d’offres dans le cadre du plan "France relance". On réalise beaucoup plus vite des investissements qu’on avait envisagés sur plusieurs années", explique David Simonnet, PDG d’Axyntis. Parallèlement, en octobre 2020, le groupe reçoit deux millions d'euros, dans le cadre d'un autre appel à projets, pour la fabrication de médicaments anticancéreux.

Une production à contretemps ?

Cette production doit permettre à la France de moins dépendre de l’extérieur. Jusqu’à présent, les principes actifs étaient fabriqués majoritairement en Inde et en Chine. Mais face à des besoins immédiats, il faudra attendre de long mois avant de réceptionner des médicaments fabriqués en France. "Ça ne va pas résoudre la tension actuelle", reconnait David Simonnet. "Mais on tire les enseignements pour la prochaine pandémie, ou les prochaines crises sanitaires".

Il est essentiel que le patient citoyen, français ou européen, ait accès librement aux médicaments, particulièrement dans un contexte de crise sanitaire. On ne peut pas dépendre d’un gouvernement étranger, sur lequel on n’a aucun contrôle politique. L’enjeu est économique parce qu’on parle d’industrialisation, de relocalisation. Mais il est aussi politique. La principale leçon de cette crise est qu’on a perdu une partie de notre souveraineté industrielle. La reconquête passe par la fabrication de principes actifs.

David Simonnet, PDG d'Axyntis

Trente-sept embauches avant le milieu de l’année 2022

L’argent du plan de relance va permettre de financer l’achat d’équipements pour tout le processus de production, de la recherche à la fabrication en passant par le contrôle qualité. Trente-sept personnes en CDI seront recrutées dans les prochains moins, à des postes de chimistes et de maintenance.

La première embauche, déjà faite, concerne le laboratoire en recherche et développement. "C’est l’endroit le plus important, car c’est là que tout va se jouer sur la définition des paramètres du procédé de fabrication", explique Catherine Desbois, la directrice d’Orgapharm Pithiviers. "C’est-à-dire les moyens de chauffe, les moyens d’agitation, l’optimisation du procédé en soi". De quelques milligrammes au départ, il faudra près d’un an et demi pour passer à la phase d’industrialisation.

Le site loirétain génère 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. D’ici 2024, le groupe Axyntis mise sur une hausse de 50 %.

 

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