Vigicrues Flash est un nouveau dispositif qui vise à informer en temps réel les collectivités locales menacées par des crues soudaines et rapides de leurs cours d'eau. Le dispositif s'applique dans 10 000 communes.
Les inondations de juin dernier, qui avaient touché une quinzaine de départements ont occasionné un milliard d'euros de dégâts et entraîné l'évacuation de 15 000 personnes. Soit le deuxième événement le plus coûteux enregistré depuis la création du régime des catastrophes naturelles, après la tempête Xynthia en 2010, relève un rapport d'experts remis, début mars, au ministère de l'Environnement. Dans notre région, les crues ont occasionné d'importants dégâts matériels dans le Loiret et causé le décès d'une personne à Montargis.
30 000 km de cours d'eau surveillés
Dix mois après ces aléas climatiques, l’État vient de lancer Vigicrues Flash pour mieux faire face à cette situation. Ce dispositif intègre et améliore la méthode AIGA (Adaptation d'Informations Géographiques pour l'Alerte en crue) initialement développée par Météo France et l'Irstea, l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture. Ce nouveau système d’avertissement permet de surveiller 13 000 tronçons de cours d'eau du territoire soit plus de 30 000 km de cours d'eau répartis sur 10 000 communes. Le dispositif a été expérimenté durant quatre mois auprès de 100 communes test avant d'être déployé en France. Désormais, il complète les dispositifs existants de surveillance et d’avertissement dédiés aux pluies intenses et aux inondations.Les collectivités alertées en temps réel
Le nouveau système d'avertissement génère des avertissements automatiques, sur la base d’estimations du niveau de rareté des crues remises à jour toutes les 15 minutes, par message vocal, SMS et courriel, à destination des maires et services communaux. Il devrait permettre une meilleure anticipation des crues rapides sur les bassins versants souvent non équipés en stations de mesure, en raison de leur faible taille. "Cet objectif est rempli grâce à la prise en compte des informations fournies en temps réel par les radars météorologiques de Météo-France et à leur transformation en débits dans les cours d'eau à l'aide d'un modèle hydrologique", explique l'Irstea dans un communiqué qui a développé ce modèle avec le service central d'hydrométéorologie et d'appui à la prévision des inondations.La méthode AIGA a une particularité : plutôt que de renseigner uniquement sur la valeur du phénomène (pluie, débit), elle affiche la rareté de l’événement en cours. Les informations obtenues en temps réel sur le phénomène sont ainsi croisées avec des informations statistiques pour afficher la gravité de la crue à venir (crue forte ou crue très forte).