Urgence climatique : la COP régionale du Centre-Val de Loire sera t-elle à la hauteur des enjeux ?

La COP27 touche à sa fin à Charm el-Cheikh, en Égypte. À 3500 km de là, la COP régionale du Centre-Val de Loire, lancée en 2020, est toujours en cours. France 3 dresse un premier bilan.

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C'est l'un des projets phares portés par la Région Centre-Val de Loire sur le thème de l'écologie alors que le réchauffement climatique transforme déjà les paysages du territoires.

Les élus de la majorité regroupant socialistes et écologistes ont lancé leur COP régionale en 2020. Surfant sur la popularité du patronyme de la conférence internationale pour le climat du même nom, les deux Cops n'ont en réalité pas grand-chose à voir. 

"Les COPs internationales sont là pour fixer des objectifs à l'échelle de la planète, mais l'action c'est dans les territoires. Notre COP n'est pas une simple rencontre annuelle, c'est un processus continu", explique Jérémie Godet, le 2e vice-président délégué au climat, aux transformations écologiques et sociales des politiques publiques, à la transition énergétique, à l'économie sociale et solidaire et à la vie associative. 

L'élu écologiste vante la mise en place de cette initiative : " On a besoin d'action dans les territoires, d'une acculturation de la population, de bousculer l'action publique". 

Une COP régionale, mais pour quoi faire ?  

Concrètement, la COP régionale fonctionne par filière : "Nous avons 38 coalitions thématiques. Elles regroupent des acteurs volontaires de chaque filière de la région", détaille Jérémie Godet. "Ces acteurs se réunissent plus ou moins régulièrement, fixent des objectifs et nous font remonter leur besoin. L'idée, c'est qu'ils nourrissent les politiques publiques". 

Pour démontrer l'efficacité de cette méthode, l'écologiste prend l'exemple de la méthanisation, un procédé qui permet de créer de l'énergie à partir des déchets agricoles : "Les acteurs nous ont dit qu'ils avaient besoin d'être accompagnés pour accélérer leur développement". Entendre : un besoin de financement. "On a donc créé un fonds d'investissement qui permettra de les aider ".

"C'est difficile de donner un budget précis"

D'autres actions sont directement le résultat de cette COP comme le projet européen Life 4 climate qui doit permettre de développer les énergies propres ou des financements de dizaines de projets régionaux vertueux pour l'environnement et le climat. 

Mais la COP régionale, c'est aussi un coût. Un million d'euros, rien que pour son fonctionnement. "Mais cela touche des projets sur toute la Région, c'est difficile de donner un budget précis", reconnaît Jérémie Godet.

Vérification faite, le cabinet de la Région nous a donné quelques exemples, sans pour autant que l'on puisse y dégager un budget général : "L’appel à projets culture : 250 000 euros, les projets A vos ID, un million d'euros par an ou encore des investissements colossaux dans le Ferroviaire et la mobilité durable", cite la collectivité en exemple. 

Les limites de l'exercice et le "poison de l'inflation"

Un investissement massif donc, mais qui se confronte à de nombreuses limites, comme le reconnaît le 2e vice-président : "La Région ne peut pas répondre à tous les besoins. Par exemple, sur la méthanisation, le fonds d'investissement est insuffisant pour structurer la filière, il faudrait beaucoup plus". 

Le contexte d'inflation renforce d'autant plus ces difficultés puisque les prix augmentent partout. Le président François Bonneau exprimait déjà ses inquiétudes du "poison de l'inflation" au sujet de la rénovation énergétique des logements.

Des problèmes d'investissements, mais aussi de compétence. Sur les éoliennes par exemple, c'est l'État ou les municipalités (selon la taille du dispositif) qui ont la main, pas la Région. 

"Il n'y a que les convaincus qui participent !"

Des contraintes que la collectivité de François Bonneau souhaite limiter en créant une agence régionale de l'environnement et du climat qui regroupera l'État, la Région et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). "On veut rassembler l'ensemble des acteurs régionaux pour proposer des solutions ensemble. Si, par exemple, chacun met des financements sur la table, cela peut faire une grosse somme", se réjouit Jérémie Godet.

Du côté de l'opposition, on craint que la COP ne concerne que les acteurs déjà impliqués dans la transition écologique : "C'est difficile d'avoir un avis très approfondi sur la question, on n’a quasiment aucune information qui nous est communiquée'" pique la conseillère régionale d'opposition de l'union de la droite et du centre, Constance de Pélichy.

Le problème, c'est que l'on créer un phénomène d'entre-soi. Il n'y a que les convaincus qui participent aux tables rondes. Par exemple, la FNSEA, qui est pourtant un acteur majeur de l'agriculture, n'y est pas

Constance de Pélichy, conseillère régionale d'opposition

Il faut dire que la Région n'a pas de pouvoir coercitif pour contraindre les acteurs à participer à la COP : "Nous ne sommes pas des gendarmes", plaide Jérémie Godet qui rétorque : "Sur l'agriculture, nous n'invitons pas les syndicats, mais les Chambres d'agriculture qui sont légitimes et qui ont dans leurs instances dirigeantes des membres de la FNSEA". 

Reste désormais à rentrer dans les clous de l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050 : "Je ne sais pas si on y arrivera, mais ça occupe mon esprit nuit et jour", jure l'élu écologiste. Il faudra sans doute beaucoup d'autres esprits pour répondre aux enjeux climatiques. 

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