Pesticides, engrais, ils sont décriés pour leur nocivité. Un jeune agriculteur du Loiret propose de réduire leur consommation à l’aide d’un robot. Un "rover" piloté à distance pour cibler les plants à traiter. Une agriculture de précision qui pourrait bien résoudre à terme les problèmes de main d’œuvre que rencontre la filière.
Sous le hangar de machines agricoles, le Rover semble tout droit revenu de la planète Mars. Comme Curiosity et Perseverance, le robot de Rémi Gaget fonctionne en toute autonomie. Après un an et demi de développement, le céréalier aborde la dernière phase d’expérimentation.
"J’ai tenté d’effrayer les corbeaux avec un morceau de Britney Spears "
Le système d’effarouchement est déjà au point. Le petit boitier installé à l'avant du véhicule diffuse sur la parcelle une sirène stridente qu’il espère efficace. "J’ai tenté d’effrayer les corbeaux avec un morceau de Britney Spears mais le lendemain, ils étaient de retour" explique avec malice le céréalier tout en vissant la rampe de pulvérisation connectée au robot.
Grâce à une caméra embarquée, le Rover va pouvoir repérer les mauvaises herbes, la dispersion des herbicides sera localisée et leur consommation va logiquement diminuer.
Rémi Gaget, agriculteur
Parmi la panoplie d’outils qu’il a conçue, Trichodrop, un distributeur de petites billes remplies de mouches, très friandes de la Pyrale du maïs, un ravageur des cultures. Autrefois dispersées à la main, les "trichogrammes" seront déposés au pied des plantes.
Plus précise, économe en produits phytosanitaires, la solution robotique pourrait être également à même de pallier les problèmes de recrutement du secteur en effectuant les travaux les plus pénibles.
Une alternative à laquelle s’intéresse de très près l’AgreenTech Valley à Orléans. L’incubateur de start-up investies dans les technologies numériques du végétal a récompensé Rémi Gaget en 2021 du Grand prix Xavier Beulin pour son innovation.
La production d’une mini série de robots est en perspective avant la phase d’industrialisation. Elle devrait permettre de commercialiser le Rover pour moins de 20 000 euros l’unité.