Pour tenter de prévenir les violences conjugales, un violentomètre a été mis en place. Il s'adresse en particulier aux femmes victimes. Le département du Loiret l'a désormais élargi aux enfants, eux aussi victimes.
En 2020, lors du premier confinement, les signalements pour violences conjugales ont augmenté de 400 % et les dépôts de plaintes de 36 %. Les violences intrafamiliales demeurent un fléau national (depuis janvier 2021, quatre-vingt-dix-sept femmes en sont mortes). Les enfants sont aussi des co-victimes et le département du Loiret entend également s'occuper d'eux. En 2020 en France, quatorze enfants sont décédés dans le cadre des violences intrafamiliales.
Qu'est-ce que les violences intrafamiliales ?
Toute violence intrafamiliale qui s’exerce sur un être humain est interdite par la loi, qu'elle soit physique (coups, blessures), psychologique (insultes, menaces), sexuelle (viol, même entre conjoints), économique (privation d’argent, dépendance), sociale (interdiction de sortir, d’inviter certaines personnes) ou administrative (confiscation des papiers d’identité). Tous les milieux sociaux, les âges et les deux sexes sont touchés.
Le violentomètre pour "mesurer" les violences conjugales
Apparu pour la première fois en Amérique latine, le violentomètre est un outil qui a été mis en place pour aider à mesurer les violences conjugales. Aujourd'hui en France, on en trouve sur des sacs à pain ou des sacs à pharmacie. Avec une graduation qui va du vert (tout va bien), au rouge (demander de l'aide), en passant par le orange (vigilance, dire stop,...), il permet d'alerter sur les violences sexistes et sexuelles, et s'adresse non seulement aux femmes victimes, mais aussi aux auteurs et aux proches.
Un outil pédagogique pour les enfants
Pour la première fois, le département du Loiret a repris le violentometre pour l'appliquer aux enfants, eux aussi victimes de violences intrafamiliales. Il permet de mesurer l'impact des violences conjugales sur les enfants, avec un système de graduation sous forme de réglette plastifiée.
Florence Galzin, vice-présidente du Département en charge de la jeunesse et de la protection de l’enfance, ainsi que les professionnels de la protection de l'enfance du département, sont à l'origine de ce projet. Ils sont partis du constat que les violences au sein du couple ont un impact important et durable sur les enfants. Le texte du violentomètre, sous forme de réglette plastifiée, a été adapté aux enfants par les psychologues.
"Nous voulions faire quelque chose", indique Florence Galzin. "Nous avons repris le principe du violentomètre pour, d'une part que les adultes réalisent l'impact psychologique de ces violences sur leurs enfants et qu'ils puissent les limiter, et d'autre part, pour que les professionnels de la protection à l'enfance puissent aider les enfants à verbaliser ces violences. Si par ce biais, nous pouvons faire évoluer les choses, il faut le tenter."
Florence Galzin ne s'attend cependant pas à des résultats immédiats : "C'est surtout un outil pédagogique qui va permettre d'entamer la discussion", explique-t-elle. "Nous allons tester et voir si ça peut nous aider, mais la difficulté va être qu'on ne pourra sans doute jamais quantifier l'impact. Si déjà nous pouvons toucher au moins une dizaine d'enfants, ce sera bien."
Les réglettes seront mises à disposition des professionnels de l'enfance (infirmier.e.s scolaires, travailleurs sociaux,...) après les vacances de la Toussaint.
Les contacts
Victimes, témoins ou auteurs, les numéros à composer :
- Le 17, police secours.
- Le 112 est le numéro d'urgence valable dans toute l'Union européenne.
- Le 114, par SMS.
- Le 3919, numéro national pour les femmes victimes de violences et leur entourage (désormais accessible 24 h/24 et 7 j/7).
- Le 0 800 05 95 95, Viol femmes infos.
- Le 119, Enfance en danger.
- Arrêtons les violences
- Pour les hommes battus
- Le 01 44 73 01 27 uniquement pour les auteurs de violences intrafamiliales.
Le "Orange The World" du 25 novembre au 10 décembre
Dans le monde, une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles. Seulement 11% d’entre elles portent plainte. Pour lutter contre ce fléau, l’ONU Femmes réitère sa campagne Orange Day, le 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Cette date marque également le coup d'envoi de "Orange The World" (Orangez le Monde). Durant 16 jours, le monde entier se parera d’orange, symbole d’un avenir meilleur et d’un monde plus juste sans violence envers les femmes et les filles.