Contrairement aux "grands partis" qui récoltent généralement la majorité des votes, les "petits partis" dépassent rarement les 5% des suffrages. Pourtant, à chaque élection, ils sont présents. Gain de visibilité, lobbying, stratégie au long cours... leurs raisons sont nombreuses.
Inexistant aux dernières élections municipales ou peu habitué à décrocher les fauteuils de maire, le parti animaliste et Lutte ouvrière seront néanmoins présents au scrutin de mars prochain en région Centre-Val de Loire. Et ce n'est pas leur position d'outsiders qui les décourage, au contraire.
Car participer aux élections municipales est un moyen d'influencer les débats. Pour Pierre Mazaheri, correspondant du parti animaliste en Eure-et-Loir : "La cause animale est au-delà des clivages gauche-droite. Nous sommes transpartisans."
Aucune liste autonome du parti animaliste n'a été présentée dans la région, faute de candidats suffisants. Pas d'alliance non plus à Chartres, mais un dialogue s'est mis en place avec les différentes forces en présence.
Une libre influence
"Nous avons été écoutés par toutes les tendances : Chartres écologie, LREM, le maire sortant Jean-Pierre Gorges, le parti communiste et le parti socialiste, assure Pierre Mazaheri. La liste écologique a finalement accepté 10 de nos 15 propositions dans son programme, même si nous n'avons pas fait alliance à proprement parler avec eux. D'autres listes ont également pris en considération nos propositions, même si elles ne les ont pas encore publiées."Parmi les propositions reprises comptent la mise en place d'un programme de stérilisation des chats errants, l'installation de caniparcs, l'interdiction des cirques avec animaux ou encore la création d'une commission municipale sur le bien-être animal.
Pour le parti, créé en 2016 et découvert au moment des élections européennes, le principal avantage de cette situtation réside dans la liberté de dialogue. "En fait, ne pas avoir de liste autonome et ne pas être engagé dans une alliance nous laisse libre d'influencer tous les partis", résume Pierre Mazaheri.
"L'enjeu, c'est de se faire connaitre"
A Orléans pourtant, la correspondante du parti animaliste, Anaïs Boyer, a choisi de faire alliance avec la liste citoyenne "Décidons en commun". Elle se place deuxième derrière la tête de liste Valentin Pelé, affilié à la France Insoumise. "Toutes mes mesures ont été acceptées par 'Décidons en commun', il n'y a pas eu de guerre pour faire des compromis", précise la candidate. "L'enjeu, c'est de se faire connaitre, reprend Anaïs Boyer. Et puis, tout ne se passe pas au Parlement ou au Sénat. La mairie a un vrai rôle à jouer au niveau local pour améliorer la condition animale."
Porter une voix singulière
Pour Lutte ouvrière en revanche, présenter une liste autonome est une question de principe. "A Lutte ouvière, on se présente à chaque élection", explique Colette Cordat, tête de liste à Bourges et ancienne conseillère municipale. Et ce malgré un score de 1,76% réalisé en 2014. "Le parti porte la voix des travailleurs, souligne la candidate. Les élections sont un moment où l'on nous demande notre avis. C'est important que cette voix là puisse s'exprimer. Si la liste Lutte ouvrière n'existait pas, qui parlerait de ces problèmes ? Personne d'autre parmi les candidats ne se soucie des gens dans la misère. Je souhaite faire de la mairie un point d'appui pour les luttes citoyennes."
En 2014, le parti trotskiste a présenté 204 listes dans toute la France. Dix maires ont été élus.