Inciter les élèves à s'orienter vers des études de médecine dès le lycée et ainsi favoriser des vocations, c'est le pari de l'Éducation nationale, avec notamment l'objectif de faire reculer la désertification médicale.
Trouver un médecin, généraliste ou spécialiste, en Centre-Val de Loire est un redoutable parcours du combattant. La région est sous-dotée depuis des décennies et figure en queue de classement des régions de la France métropolitaine. Plusieurs actions ont déjà été entamées pour y pallier, tout particulièrement la création d'une deuxième faculté de médecine, à Orléans, adossée au nouveau Centre Hospitalier Universitaire de la capitale régionale. Désormais, c'est l'Éducation Nationale qui endosse sa part de responsabilité en créant des formations, au Lycée, pour des élèves attirés par la médecine.
Ils sont 17 élèves de première dans cette salle de cours disposant de paillasses, un mobilier scolaire permettant de faire des expériences de physique-chimie.
Dans le lycée en Forêt situé à Montargis, 1480 élèves au total, cette toute petite section a pour nom "Option Santé" et se réunit une fois par semaine, le mercredi de 14 à 16 heures.
Deux petites heures de cours supplémentaires, par rapport aux autres lycéens, pour une ambition forte : tenter de devenir médecin dans de nombreuses années.
Mi-octobre, le recteur de l'Académie Orléans-Tours est venu rendre visite à cette classe expérimentale.
Pour l'Éducation nationale cette innovation est symbolique, elle affiche une volonté d'intervention dans la lutte contre la désertification médicale.
Aujourd'hui c'est environ 200 élèves, dans l'Académie, qui suivent l'Option Santé, avec une montée de cohortes qui va doubler les effectifs l'année prochaine puisque des classes de terminale vont ouvrir l'Option Santé dans 6 établissements de la région. L'évidence c'est que ces élèves doivent devenir des étudiants de notre région et qu'ils s'implantent ici. Nous savons qu'un étudiant sur deux, 50% au moins des élèves étudiant dans une région, reste dans la ditte région.
Jean-Philippe Agresti - Recteur de l'Académie Orléans-ToursFrance 3 CvDL
Le pari est clair, ces lycéens doivent être encouragés à mener leur ambition à terme pour, dans 10 ans peut-être, devenir les professionnels de santé de nos déserts médicaux.
6 établissements retenus pour cette première année de l'Option Santé
En adéquation avec les chiffres de notre sous-dotation en médecins et paramédicaux, les 6 établissements retenus pour cette première année de l'Option Santé sont tous dans des villes en situation de nécessité.
Bourges, Châteauroux et Châteaudun ont lancé l'expérimentation au début de l'année calendaire.
Loches, Romorantin-Lanthenay et Montargis ont suivi à la rentrée scolaire 2024-2025.
Ils sont donc une centaine de lycéens de première à suivre un programme spécifique :
- Renforcement des connaissances scientifiques en SVT, mathématiques et physique-chimie
- méthodologie d'organisation de l'acquisition des compétences
- découverte des filières de santé, rencontres avec les professionnels, stages et visites de centres médicaux
Bien entendu, les élèves de cette section ont été retenus, sur dossier, grâce à leurs excellents résultats dans les matières scientifiques à l'issue de la classe de seconde.
Toutefois, leur motivation a également été sondée et a fait la différence dans certains cas, notamment celui de Kellyn au Lycée en forêt de Montargis.
J'ai 16 ans et, en fait, je suis malade depuis l'âge de 5 ans. J'ai fait une infection pulmonaire quand j'étais petite et j'ai passé toute ma jeunesse à l'hôpital. Je me suis battue et maintenant ça me pousse à vouloir aider les autres, pour que les jeunes patients que je vais soigner plus tard puissent se battre comme je l'ai fait.
Kellyn, élève de l'Option Santé du Lycée en forêt de Montargis (Loiret)France 3 CvDL
Si tout se passe bien, ces élèves du dispositif "Option Santé" obtiendront leur baccalauréat en juin 2026.
Ensuite il faudra être admis en PASS (Parcours Accès Santé Spécifique) ou en L.AS (Licence avec option "Accès Santé").
En cas de succès, la poursuite se fera en filières médicales MMOPK (médecine, odontologie, pharmacie, maïeutique ou kinésithérapie). Le chemin est encore très long, mais le marathon a débuté.