Ouverture des restaurants aux ouvriers du BTP : les restaurateurs toucheront finalement les aides de l'Etat

Après des balbutiements, les conditions sont enfin claires pour les restaurants qui accueilleront les travailleurs du bâtiment. Ils pourront conserver les aides d'Etat, si leur activité est en-deçà de la normale.

Pourquoi infliger aux restaurateurs un tel ascenseur émotionnel ? Le 13 janvier, l'accueil des ouvriers du BTP dans les restaurants devenait possible partout en France. A première vue, une belle idée, tant pour les salariés forcés de déjeuner dans le froid que pour les restaurants à l'arrêt.

Un dispositif balbutiant

Premier couac le 20 janvier, lorsque le public et les professionnels découvrent le document de cadrage transmis par les préfectures. Il contient une précision essentielle : les restaurateurs ne pourront accueillir en même que les ouvriers d'un même chantier, pour éviter le "brassage social". Or, sans cette précision, des restaurants ont déjà été contrôlés, et considérés en faute.

Dans l'Indre, l'Umih, le syndicat des métiers de l'hôtellerie, tire la sonnette d'alarme. "Vous savez, parfois sur un chantier, vous avez deux plombiers, trois électriciens et un trois maçons... Donc si c'est pour rouvrir un restaurant pour 8 personnes, je me pose de grandes questions. Il faut savoir aussi qu'un repas ouvrier, on est entre 12 et 15 euros. Je dis aux restaurateurs : attention, faites bien vos calculs ! Relancer le chauffage, l'eau, l'électricité, est-ce que ça va valoir le coup ?" s'inquiète la présidente, Véronique Gaulon.

Et une grande question reste en suspend : les restaurateurs qui rouvriront conserveront-ils les aides d'Etat pour équilibrer ce fragile budget ? Quelques jours plus tard, la Direction Générale des Entreprises, dépendante du ministère de l'Economie dit non. Son opposition signe l'arrêt des aides publiques. Pourtant, des dizaines de conventions ont déjà été signées, plus d'une cinquantaine sur le seul département du Loiret.

Richard Ramos donne de la voix à l'Assemblée

Le député du Loiret, Richard Ramos, s'est fait la voix de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de son territoire à l'Assemblée Nationale le 26 janvier, pour réclamer le maintien de ces aides.

Le jour même, la CCI annonçait par communiqué la bonne nouvelle : "l’Etat continuera d’accompagner les restaurants "ouverts" qui accueillent des ouvriers du BTP et qui ne feraient qu’un nombre très réduit de couverts par jour, bien en deçà de leur activité normale. Je vous confirme que le Gouvernement veillera à ce que ces établissements bénéficient des mêmes aides que les autres restaurants fermés, à savoir l’activité partielle prise en charge à 100%, les exonérations de charges sociales et l’accès au fonds de solidarité".

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