Le syndicat national professionnel des maîtres-nageurs tire la sonnette d’alarme, il manque au moins 5 000 maîtres-nageurs en France. La pénurie est annoncée depuis des années, mais aujourd'hui, la profession demande un plan d'urgence pour leur formation.
La pénurie de maître-nageur s’explique par un déficit structurel. En 1985, l’Etat réforme le diplôme d’état maître-nageur sauveteur (MNS) en brevet d’état d’éducateur sportif des activités de natation (BEESAN). Cette nouvelle formation met en place une procédure plus lourde et limite les effectifs.
« On passe de 1 500 formés à 400 maître-nageur diplômés par an, » explique Axel Lamotte, président du syndicat national professionnel des maîtres-nageurs.
Depuis 2007, deux diplômes donnent le titre de maître-nageur sauveteur. Le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS) forme des maîtres-nageurs à condition d’avoir l’option activités aquatiques et de la natation. Deux diplômes universitaires existent aussi en filière STAPS, le DEUST et la Licence animation et gestion des activités physiques et sportives (AGOAPS). Ces deux filières de formation ne permettent pas de palier le manque. Un autre problème se profil à l'horizon, c'est la pyramide des âges. 15 000 maître-nageurs sauveteurw ont été formé entre 1975 et 1985, et ces prochaines années, ils partiront à la retraite sans être tous remplacés.
« Il va y avoir un appel d’air sur une génération. C’est énorme, il faudra former au moins 3 000 maîtres-nageurs par an, si on veut combler tous les postes… » s’inquiète Axel Lamotte.
La profession demande un plan d’urgence sur la formation et sur l’apprentissage de la nage. Car l’année 2018 a aussi été la plus meurtrière. L’été dernier, 591 personnes sont mortes noyées. Un chiffre inquiétant pour les professionnels de la natation qui demandent en parallèle un plan d'apprentissage de la nage. Car, la technique de nage n'est pas la même, en piscine, en rivière ou en retenue d'eau.
Un document est d'ailleurs disponible pour se renseigner sur les bons gestes pour chaque situation. Et pour la 11ème année consécutive, le syndicat organise les journées nationales de prévention de la noyade un peu partout en France.