Rénovation énergétique, accès aux droits sociaux, aide alimentaire... Dans le cadre de l'application du plan pauvreté, le Centre-Val de Loire a privilégié des retombées immédiates sur le terrain, qui viennent renforcer le maillage associatif régional.
Le budget de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la pauvreté n'aura pas traîné a être exploité. La préfète du Centre-Val de Loire, Régine Engströmp, a dévoilé ce 20 avril 2021 une première liste de projets associatifs qui seront soutenus à travers toute la région. Une approche au plus près du terrain qui va permettre de multiplier les coups de pouce aux plus fragiles, dès juin 2021
"Proximité, pragmatisme, innovation" : 23 dossiers se détachent du lot
Sur 68 dossiers déposés dans le cadre de l'appel à projets, 23 premiers lauréats ont été sélectionnés, pour un budget d'1,7 millions d'euros. Trois priorités ont été dégagées par les autorités régionales, dans le cadre de la crise économique est sanitaire déclenchée par le covid-19.
- l'aide alimentaire
- l'accès aux droits sociaux
- l'insertion sociale et professionnelle
"Nous avons privilégié les dossiers qui répondent à des orientations, gages de réussite : la proximité, le pragmatisme et l’innovation", détaille la préfète. Une seconde liste de lauréats sera publiée en juin qui bénéficiera du reste des crédits de l'enveloppe totale accordée au Centre-Val de Loire, soit 2 024 239 millions d'euros. "À terme, les dossiers non retenus feront l’objet d’un suivi" pour envisager la mise en place d'autres aides de l'Etat.
En Centre-Val de Loire, un réseau associatif qui se dynamise
Ces projets sont très divers par leur ampleur, leur ambition, et les publics qu'ils visent. Avec l'étendue de la couverture associative sur notre territoire, ce sont de nouveaux services rendus à la communauté qui arrivent. Plusieurs lauréats ont ainsi détaillé leurs projets dans le document confié à la presse par les services départementaux.
Pour Christian Valin, président des Restos du Coeur de l'Indre, dont l'antenne s'apprête à créer un centre itinérant pour le milieu rural, c'est l'occasion de toucher un plus large public. "Le plan de soutien aux associations de lutte contre la pauvreté fait clairement ressortir que le monde rural du sud de notre département concentre des situations de pauvreté clairement identifiées. N’étant pas suffisamment présents sur cette zone, il nous a semblé important de créer un centre itinérant qui circulerait 4 jours par semaine dans ces communes pour aider les personnes démunies au plus près de leur domicile."
En 2018, l'Indre comptait en effet l'un des taux de pauvreté les plus élevés de la région, avec 14,5%.
Dans l'Indre-et-Loire, ce sont les gens du voyage, entre autres, qui vont bénéficier d'un nouvel outil. L'association SOLIHA vient d'obtenir le feu vert pour créer une équipe mobile de bénévoles, dédiée à l'accompagnement social. "Ces groupes, malgré leur ancrage territorial parfois très ancien, sont dans une situation "d’errance", en habitat très précaire, au sens où ils ne disposent pas de moyens financiers suffisants pour se "fixer" en s’acquittant des droits de redevances (...)" explique le président de la SOLIHA, Eric Tournet.
Les problématiques d'exclusion, mais aussi d'illétrisme, empêchent souvent les Voyageurs d'accéder aux services de l'état, ou de demander des aides auxquelles ils ont droit, comme l'allocation adulte handicapé. "Dans le but de les prendre en charge, nous souhaitons animer, avec l'appui de deux travailleurs sociaux dédiés, un "bus des droits" qui sillonnera les territoires où vit ce public ne disposant pas d’interlocuteurs sociaux. L’outil pourra aussi servir à d'autres publics marginalisés éloignés des droits", précise Eric Tournet.
Enfin, les compagnons bâtisseurs du Centre-Val de Loire ont porté un projet régional qui rencontre une thématique de plus en plus présente dans le débat public : la rénovation énergétique. "Au travers du déploiement régional de "Bricobus", démarche itinérante multiforme, nous allons permettre aux plus précaires d’améliorer leurs conditions de logement en réalisant eux-mêmes leurs travaux, explique Virginie Boireau, directrice des compagnons bâtisseurs du Centre. Notre intervention sera aussi utile en matière d’apprentissage de pratiques, d’estime de soi et du goût du faire ensemble".