PORTRAIT. Sandra Gonzaga nous emmène à la rencontre des amphibiens, ces espèces menacées

Depuis 1999, Sandra est animatrice nature au Conservatoire d'espaces naturels Centre-Val de Loire. Spécialisée sur les modes de gestion selon les milieux et les espèces, elle nous en dit un plus sur les amphibiens, ces animaux en danger d'extinction.

Son rôle ? Faire découvrir au grand public et au scolaire les sites naturels, montrer la biodiversité qu’ils abritent et expliquer les actions mises en place pour la préserver. Elle a donc pour devoir de sensibiliser et d’accompagner le public dans la découverte de notre patrimoine naturel.

Parmi ses missions : faire découvrir les petits amphibiens ! La saison la plus propice reste le printemps, "la saison des amours", c’est donc de mars à mai qu’ils sont le plus actifs au niveau des chants mais également les plus beaux par les parures nuptiales qu’arborent les mâles. Ces petits animaux vont se diriger vers les zones humides (mares, étangs, marais) pour pouvoir s’y reproduire.

Selon les milieux et les espèces, il existe plusieurs façons de réaliser un inventaire. En écoutant des chants émis principalement par les mâles, en repérant les pontes (qui est propre à chaque espèce) ou encore par en piégeant les tritons à l’aide de nasse.  

Lors du dernier atlas, ce sont 19 espèces d’amphibiens qui ont été répertoriées en région Centre-Val de Loire. Parmi elles, 6 espèces de tritons, 7 espèces de grenouilles et 6 espèces de crapauds. 

Les amphibiens en danger

Certaines espèces sont menacées. C'est le cas du pélobate brun, l’un des amphibiens parmi les plus rares dans nos contrées. Il est protégé au niveau français et européen. Le mauvais état de conservation de ses populations s'explique par la fragmentation de son habitat. 

Sa présence en France n’est aujourd’hui limitée qu’à l’Alsace, la Lorraine et le Centre-Val de Loire. "C’est dire si la redécouverte d’une population particulièrement importante dans le Loiret, en 2010, a fait son petit effet." Et les menaces sont malheureusement nombreuses.

Leur reproduction est intimement liée à l'eau et par conséquent ils sont victimes de la raréfaction des zones humides. L’assèchement et l’urbanisation, qui réduisent considérablement la surface et la quantité d’espaces humides, la pollution des eaux, sont autant de causes ayant un impact négatif sur les populations d’amphibiens.

Sandra Gonzaga, animatrice nature

Ces espèces sont donc sensibles à leur environnement et c’est pourquoi aujourd’hui elles sont protégées sur le territoire français. Au delà de la destruction des habitats et la pollution des milieux, il y a également l’arrivée des espèces exotiques envahissantes.

Depuis les années 80 est apparu en Asie un champignon microscopique responsable de la maladie appelée chytridiomycose qui aujourd’hui s’est propagée jusqu’en Europe. Ce parasite infecte exclusivement les grenouilles, tritons et salamandres. "Il est spécifique des amphibiens. Il consomme de la kératine et se retrouve donc sur l’épiderme des adultes et le bec corné des têtards".

L’impact du dérèglement climatique est aussi étudié sur les populations d’amphibiens. L’assèchement a une influence sur la reproduction des tritons, par la diminution du nombre de parades des mâles et l’augmentation du nombre d’œufs pondus par les femelles.

Ces résultats ont mis en lumière également une certaine absence de réponse adaptative des individus, en termes de dispersion et de choix d’habitat. L’impact du changement climatique sur les espèces est variable : des espèces à affinité méditerranéenne comme la rainette méridionale pourront étendre leur aire de répartition jusqu’en Vienne alors que d’autres, comme la rainette arboricole, devront migrer vers le nord.

2/3 des zones humides ont disparu en un siècle

Depuis le début du XXe siècle, les deux tiers des zones humides ont disparues en France. On estime qu’elles continuent de disparaître au rythme d’environ 10 000 hectares par an, avec un cortège extraordinaire d’animaux et de plantes.

Écosystèmes très riches, les zones humides assurent de nombreuses fonctions indispensables aux équilibres biologiques dont l’homme est souvent et directement bénéficiaire. Ces milieux régulent les échanges entre les eaux de surface et les nappes phréatiques. Ils sont de véritables filtres et baromètres attestant de la préservation de la qualité de l’eau nécessaire à toute vie. Les amphibiens dépendent de ces milieux. Préserver les zones humides, c’est aussi préserver ces espèces si fragiles.

Pour que les générations futures puissent encore entendre les chants des grenouilles et des crapauds au printemps, préservons leur habitat et prenons soin de nos zones humides. Si vous souhaitez en savoir plus, le Conservatoire d'espaces naturels propose tous les ans un panel de sorties sur les sites naturels préservés dont il s’occupe.

► À retrouver dans l'émission "Des Fourmis dans les jambes" ce dimanche 15  octobre à 12h55 et à voir ou à revoir notre site de replay France.tv.

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