Présidentielle 2022 : les réactions en Centre-Val de Loire, entre déceptions et ralliements

Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, les équilibres politiques se recomposent à gauche et à droite en Centre-Val de Loire, entre regrets, appels au vote et regroupement pour les législatives.

La nuit a été longue pour les soutiens aux candidats de l'élection présidentielle. Si les partisans de Marine Le Pen ont eu l'occasion de célébrer l'arrivée de leur poulain au second tour, le moral n'est pas au beau fixe pour autant au sein de la majorité présidentielle.

LREM déjà sur la défensive

"Bien sûr on est rassurés", commente Stéphanie Rist, députée LREM de la première circonscription du Loiret, pour autant l'inquiétude reste vive, explique-t-elle, face à la montée des "extrêmes" représentés par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. "Il ne faut pas se ravir que les partis républicains", le PS et LR, phagocytés au cours du quinquennat Macron "soient si bas", assure-t-elle.

Restent désormais deux semaines pour "aller chercher tous les Français, rassembler les gens qui ont envie de faire progresser le pays". Certes, "une partie des Français a été déçue, et il faut qu'on entende cette déception", concède l'élue marcheuse.

Sur-représenté dans le vote des retraités, Emmanuel Macron n'en garde pas moins le soutien de ses sections de jeunesse, à l'image de celle de Chartres dont le référent, Corentin Lochon, se dit "pleinement mobilisé et déterminé pour continuer de convaincre durant les 15 prochains jours !"

A Blois, Michel Chassier a fêté jusqu'à tard hier soir la victoire de son parti lors du premier tour. Le conseiller régional du Rassemblement National se réjouie qu'Eric Zemmour n'ait pas recueilli davantage de voix. "Quand on regarde les résultats, s'il nous avait pris un peu plus d'un point, Mélenchon passait au second tour [Marine Le Pen est à 23,4% contre 22% pour Jean-Luc Mélenchon, ndlr]". La victoire de la candidate lui apparait comme "possible, mais évidemment difficile". Selon lui, la candidate pourrait profiter du manque de consigne de vote donnée par le candidat La France Insoumise. "Son électorat a montré sa colère vis-à-vis du président sortant. Je pense qu'un certain nombre votera pour Marine Le Pen en signe de protestation. Elle doit en appeler à un rassemblement encore plus large". 

Avec 22% des voix, Jean-Luc Mélenchon est devenu, pour la première fois, le troisième homme de l'élection présidentielle. Sur Twitter, son porte-parole du numérique, le Castelroussin Antoine Léaument, a célébré "une magnifique campagne" du candidat de l'Avenir en commun. "On peut être fiers de ce que nous avons accompli collectivement. Et comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon tout à l'heure : la lutte continue. Elle ne s'arrête jamais. Jusqu'à la victoire."

Les partis "classiques" au bout du rouleau

D'autre ont connu une nuit blanche moins festive. En Centre-Val de Loire, c'est notamment le cas des élus affiliés au PS et aux Républicains. Les deux partis fondateurs de la 5e République ont réalisé un score historiquement bas ce 10 avril, avec 4,8% pour Valérie Pécresse et 1,7% pour Anne Hidalgo. Le silence radio sur les réseaux sociaux des deux partis est d'ailleurs assourdissant ce 11 avril.

A Blois, bastion socialiste historique, Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête avec 28,53%. Face au risque de disparition pure et simple du parti, le maire de la ville, Marc Gricourt, avait évoqué la possibilité d'un nouveau mouvement pour les législatives. Ce 11 avril, par communiqué, il a regretté le score d'Anne Hidalgo "car je sais que les idées et les valeurs que nous portons imprègnent encore les électeurs de gauche, en témoignent les résultats des dernières élections locales de 2020 et 2021".

Malgré une condamnation du quinquennat Macron, qui "a fait une politique de droite, c'est factuel et son programme l'est encore plus", Marc Gricourt a également annoncé son intention de voter pour le président sortant au second tour afin d'empêcher le passage de Marine Le Pen. "L'extrême-droite est incompatible avec la République !"

Réveil douloureux pour les écologistes

Chez Europe Ecologie Les Verts, c'est la désillusion. Après le triomphe du parti aux élections européennes de 2019 et la "vague verte" des municipales, Yannick Jadot n'a même pas passé la barre des 5% ce dimanche 10 avril. Nombreux sont en effet les électeurs à s'être rangés du côté du vote utile en glissant le nom de Jean-Luc Mélenchon dans l'urne. 

La faute à "une gauche qui n'a pas su se rassembler" selon Emmanuel Denis, le président EELV de Tours. "J'en appelle à la création d'un grand mouvement qui regrouperait toutes les gauches autour de l'écologie et l'action sociale, y compris pour les législatives".

Les zemmouristes en embuscade

Malgré le score décevant d'Éric Zemmour, ses soutiens n'en finissent pas de se congratuler ce 11 avril. Sur Twitter, l'ancien LR Guillaume Peltier a pris acte de la disparition des "vieux partis". "Ce qui a marché c'est le courage d'un homme qui a imposé hier des mots, et demain des actes, autour de la question migratoire, de la question civilisationnelle et de la question sécuritaire." Le député du Loir-et-Cher a lancé "un appel aux électeurs des Républicains qui sont orphelins ce matin : rejoignez Reconquête et Éric Zemmour."

Selon le ministère de l’Intérieur, la région Centre-Val de Loire a majoritairement placé Emmanuel Macron en tête du premier tour à 28,53% des votes exprimés, suivi de Marine Le Pen à 25,86%. Jean-Luc Mélenchon arrive, comme au national, troisième, avec cependant 18,68% seulement dans la région.

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