Chaque année, l'association Paysages de France attribue un prix satirique pour lutter avec humour contre la détérioration de nos paysages. Deux communes de la région Centre-Val de Loire reçoivent ainsi un prix : Saint-Germain-du-Puy et Saint-Jean-de-la-Ruelle.
C'est à partir de clichés anonymisés que le jury de l'association Paysages de France se détermine pour attribuer son palmarès de la France Moche.
Des clichés d'adhérents ont donc permis de distinguer deux villes de la Région Centre-Val de Loire. Ces images sont emblématiques de la pollution visuelle de nos entrées de ville avec leur foisonnement d'enseignes et de panneaux publicitaires.
Saint-Jean-de-la-Ruelle, dans le Loiret, reçoit le prix de la triste banalité avec ce commentaire : "Pas si simple de faire comme tant d’autres communes françaises en rendant banales à l’extrême les entrées de ville. C’est pourtant la prouesse que réalise Saint-Jean-de-la-Ruelle en imitant ce qui se fait… partout. Nos félicitations."
Autre ville du Centre-Val de Loire récompensée : Saint-Germain-du-Puy. Cette commune du Cher, appartenant à l'agglomération de Bourges+, gagne un prix spécial pour l'ensemble de son œuvre. Dans ce cas, l'association précise :
Le défi n’était pas évident : comment rendre invisibles les panneaux de signalisation ? Il est ici relevé haut la main : l’accumulation de panneaux publicitaires, enseignes, poteaux et autres lampadaires les noie parfaitement dans le « paysage ». Dommage qu’il subsiste quelques mètres carrés vierges de toute installation…
Paysages de France
Dans le cas de Saint-Jean-de-la-Ruelle, c'est le Règlement Local de Publicité d'Orléans Métropole qui est ainsi mis en avant. "Ça tombe très, bien, l'association a beaucoup travaillé sur le projet. On a fait 4 propositions, et aucune n'a été retenu !", précise Jean-Marie Delalande, vice-président de Paysages de France.
Il ajoute "alors qu'un sondage sur la Métropole indique que 80 % des personnes interrogées trouvent que ces panneaux publicitaires sont envahissants. Pourtant, sur Orléans Métropole, vous avez des panneaux de 10,5 métres, des écrans numériques géants jusqu'à 6 m2, et tout ça sans extinction nocturne. Pour nous, c'est un très mauvais règlement local, je dirais même calamiteux".
Dans le cas de Saint Germain du Puy dans le Cher, Jean-Marie Delalande estime que "beaucoup de ville de France pourraient avoir ce prix spécial de la triste banalité".
Ce n'est pas parce que c'est banal que c'est normal. Plein d'autre ville en France aurait pu obtenir ce même prix".
Marie-Christine Baudoin, maire PCF de Saint Germain du Puy ne cache pas qu'elle n'aime pas ces paysages urbains où foisonnent les panneaux publicitaires.
Pour elle "ce n'est pas un honneur qui nous est fait là, mais la photo date et j'ai soumis ce probléme de la requalification de la zone commerciale à la présidente de l'agglomération".