Notre rubrique Nos élus à la loupe reprend du service sous cette nouvelle mandature. Le premier projet de loi du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne était présenté à l'Assemblée nationale ce mardi 12 juillet. Malgré l'adoption finale du texte, les oppositions sont parvenues à faire retirer un article. Comment ont voté vos députés ?
Premier projet de loi voté, et déjà un échec pour la Macronie. En l'occurrence, sur le projet de loi "veille et sécurité sanitaire", qui prévoyait notamment au Premier ministre de décider par décret du contrôle des pass sanitaires aux frontières du pays en cas de rebond épidémique.
Le projet de loi a bien été adopté, à 221 voix contre 187, grâce notamment aux voix des Républicains. Mais ces derniers n'ont pas été si tendres avec la majorité Renaissance, en votant contre l'article 2 de la loi, celui qui promettait justement le pass sanitaire à la frontière.
La majorité avait senti le vent tourner un peu plus tôt, à la mise au vote de plusieurs amendements similaires, proposés par quasi tous les groupes de l'opposition. Leur but : que l'obligation de présentation du pass sanitaire soit levée de 12 à 18 ans. Et d'une courte tête, l'amendement a été adopté, 196 à 183, avec les voix de la Nupes, des Républicains et du Rassemblement national. De Mathilde Panot (LFI) à Marine Le Pen (RN), chaque groupe s'est auto-crédité ce succès. "VICTOIRE ! Nous venons de mettre le gouvernement en minorité en faisant passer la condition d’âge du pass sanitaire de 12 à 18 ans après deux ans d’application inique de ce dispositif", écrit sur Twitter le député RN du Loiret Thomas Ménagé.
Un peu plus tard, l'ensemble de l'article 2 est soumis au vote des députés. Et malgré l'amendement de l'opposition, il est rejeté. Toujours avec les voix des oppositions, face à la volonté du gouvernement d'instaurer ce contrôle entre l'Hexagone et la Corse et les Outre-Mer notamment. "Pour des majorités texte par texte, il faudra changer de méthode", raille sur les réseaux sociaux le député écologiste de Tours Charles Fournier :
Majorité minoritaire
De quoi faire enrager la majorité, peu encline, après cinq ans de domination sans partage, à se voir refuser des mesures. Dans un communiqué, le groupe Renaissance déplore "l'irresponsabilité des oppositions" qui "met aujourd'hui et demain en danger la protection sanitaire des Français". Le député du Cher François Cormier-Bouligeon en a profité pour arguer d'une "collusion de l'extrême-droite du RN avec l'extrême-gauche de la France insoumise [...] sur le dos de la santé des Français" :
Pour Stéphanie Rist, députée du Loiret, "je n'ai vu chez les oppositions qu'une volonté de battre Emmanuel Macron", fustige-t-elle : "Ce qui m'importe, c'est d'agir en responsabilité. Et ils ne l'ont pas fait, en refusant une loi qui protège les Français."
Les députés de la région ont en tout cas majoritairement voté comme leur groupe, à l'exception notable de Nicolas Forissier, qui a voté pour l'article 2. Retrouvez tous les votes ci-dessous :
À noter qu'Henri Alfandari a voté contre l'article 2, mais a fait savoir qu'il voulait voter pour.