Reconstruire la droite "hors LR" après les élections européennes : le point de vue des élus du Centre-Val de Loire

Trois jours après des résultats catastrophiques pour la droite, des élus LR du Centre-Val de Loire voient d'un bon oeil la proposition de Gérard Larcher de "reconstruire la droite et le centre" au-delà du parti.

Si le Rassemblement national, La République En Marche et les écologistes se disputent le titre de véritable vainqueur des élections européennes, personne ne s'est précipité pour reconnaître son appartenance au camp des perdants. Pourtant, la droite et la gauche traditionnelle ont subi une défaite cuisante dans les urnes le 26 mai.

Un vote sanction

Si le PS a achevé de se décomposer, traînant la patte avec 6% des voix, derrière la France Insoumise, la liste "Union de la droite et du centre" n'a pas fait beaucoup mieux, ne récoltant que 8,48% et huit sièges au Parlement européen. En région Centre-Val de Loire, la plupart des communes qui avaient voté LR en 2014 ont préféré LREM, voire le RN.

Difficile donc de ne pas parler d'un vote sanction, contre un parti qui n'a pas su réunir ses fidèles. "On s'est pris une secousse" reconnaît Gil Avérous, maire de Châteauroux et président du comité des maires du parti LR. Le résultat du scrutin atteste pour lui d'un "mal profond" qui gangrène le parti, et d'une "perte de confiance" des électeurs, au profit de LREM ou du RN.

"La situation n'est pas brillante", confie de son côté Nicolas Perruchot, président du conseil départemental du Loir-et-Cher. "Laurent Wauquiez a voulu imposer sa ligne au parti", une ligne que l'élu blésois juge "mauvaise". "Laurent Wauquiez doit prendre ses responsabilités". Inaudible, incapable d'exister entre ses deux concurrents principaux, la liste menée par François-Xavier Bellamy entérine la chute d'une droite qui a tenté de faire campagne sur les terres de l'ancien Front national, devenu le RN.

Faut-il "reconstruire la droite" ?

C'est précisément pour rebondir après cette chute que Gérard Larcher, président LR du Sénat, a proposé au micro de franceinfo de "reconstruire la droite et le centre" hors du parti historique de la droite, et à partir des territoires. Une initiative saluée notamment par Guillaume Peltier sur RTL : "Nous sommes devenus un petit parti conservateur", a déclaré le député du Loir-et-Cher. "Nous devons redevenir un grand parti de propositions." Le projet a également été applaudi par Olivier Geffoy, conseiller départemental du Loiret et président de la fédaration LR locale.
"Dans leur format actuel, les Républicains n'ont aucun avenir", déplore avec franchise Gil Avérous. Pour lui, la ligne emmenée par Laurent Wauquiez s'est faite "trop caricaturale", sans répondre aux grandes questions. Conséquence : seul le RN fait figure d'opposition sérieuse. Un danger, d'après Nicolas Perruchot : "Le fait de s'enfermer dans un duel avec le RN est une stratégie dangereuse : qu'est-ce qu'il se passera quand LREM échouera ?" Phagocytée par LREM, incapable de rivaliser avec le RN, il reste à la droite traditionnelle le choix de s'adapter ou de disparaître. "Trop souvent, on est bloqués par un cartel d'ancien ministre", achève Nicolas Perruchot, regrettant que les élus locaux n'aient pas assez leur mot à dire. Alors que les municipales 2020 s'approchent à grands pas, ils pourraient bien donner au parti historique de la droite l'occasion d'un rebond salutaire.
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