Ressentir des douleurs est fréquent lors de la course à pied. Musculaires, articulaires, tendineuses. Ça n’est pas inquiétant. Il faut simplement qu’elles ne soient pas persistantes et récurrentes. Ce serait le signe qu’un problème plus sérieux est en train de s’installer.
Au fil de vos entraînements, vous allez savoir faire la différence entre une douleur fugace, peu inquiétante, et la survenue d’un problème plus conséquent. La sensation n’est pas la même. Lorsque le problème est anodin, la douleur disparaît après quelques minutes.
Par contre, certains signes ou symptômes nécessitent un arrêt immédiat de l’activité sportive. Commençons par ceux qui ne provoquent qu’un inconfort, mais qui sont tout de même à prendre très au sérieux.
Au premier rang, plaçons toutes les sensations de vertige pendant la course, de vue qui se trouble, de points lumineux dans votre champ de vision, de sueurs froides, de tremblements, de grande fébrilité soudaine, de jambes qui se dérobent, de rythme cardiaque qui s’emballe, d’essoufflement important mais sans douleur. Il faut cesser de courir. Marcher, respirer profondément, ou s’asseoir si le malaise est plus important. Ne pas paniquer, attendre que les choses rentrent dans l’ordre (éventuellement en s’allongeant et surélevant les jambes) et rentrer tranquillement en marchant. Si cela vous parait impossible, appelez un proche (d’où l’utilité de toujours partir avec un téléphone sur soi !). Si vous êtes seul et ne vous sentez pas capable de regagner votre domicile, n’hésitez pas à faire appel aux secours.
Ce type de malaise peut avoir bien des causes. Seul un professionnel de santé pourra vous donner des éléments. Vous n’avez pas le choix : il faut consulter pour éviter que cela ne se reproduise ou détecter un problème de santé.
Autre situation caractéristique nécessitant l’arrêt immédiat de l’activité physique : la douleur thoracique comprimante pouvant se prolonger dans le bras gauche et irradier jusqu’à la mâchoire. Ne cherchez même pas à comprendre : appelez immédiatement les secours. Car il est fort probable que vous ayez un problème cardiaque. Le médecin régulateur vous donnera toutes les consignes à observer. Cette situation est une des pires. Ne focalisez pas vos angoisses sur elle. Mais il faut savoir que cela peut arriver et être conscient que débuter ou reprendre une activité sportive peut avoir des conséquences (d’où l’utilité d’une visite médicale préalable).
Muscles, articulations et tendons…
Les autres douleurs réclamant l’arrêt de votre activité physique sont d’ordres musculaire et articulaire. La plus classique est la déchirure musculaire. Vous avez voulu produire un effort trop violent alors que vous n’êtes pas en capacité de le faire. La douleur va être soudaine et très importante. Invalidante. Votre course va en être stoppée. Le mollet ou la cuisse (les plus exposés) refusera de vous porter. Il faut consulter pour recevoir le traitement adéquat. Mais le repos sera de 4 à 6 voire 8 semaines en fonction de l’étendue des dégâts.D’autres pathologies musculaires peuvent se produire. Elles font mal mais permettent tout de même de doucement continuer la course et revenir au domicile. Choisissez la raison : écourtez votre sortie, rentrez, faites le point le lendemain. Si la partie concernée est encore sensible : « allo docteur » !
Dans tous les cas, ne massez surtout pas. Car vous ne savez pas de quoi il s’agit. Si on masse une déchirure par exemple, on augmente cette dernière. Dans le doute, appliquez simplement une poche de glace. Et prenez rendez-vous avec votre médecin qui posera un diagnostic fiable et adaptera le traitement.
Les douleurs articulaires sont plus sournoises. Elles apparaissent, disparaissent, sans parfois savoir pourquoi. Par contre, si vous ressentez des craquements dans un genou par exemple, après l’apparition d’une douleur de plus en plus présente, arrêtez de courir. Rentrez en marchant et là aussi avisez votre professionnel de santé.
Quant aux douleurs tendineuses, elles apparaissent suite à une sollicitation répétée et trop importante. Une inflammation voit le jour. Vous ressentirez cette douleur lancinante dès le début de votre sortie, en général sur les bords latéraux des genoux ou derrière, au tendon d’Achille, au niveau de l’aine ou sous la voûte plantaire. Il ne faut pas insister. Il faut également savoir que les tendons peuvent se rompre. Mais il faut pour cela un effort extrêmement long et intense. Et vous n’êtes pas dans cette catégorie de pratiquants.
Dernier élément : il arrive sur un mauvais appui de se tordre une cheville. Cela peut être sans aucune conséquence ou tout l’inverse. Si une douleur très vive apparaît, si un gonflement quasi immédiat surgit (avec possiblement un hématome très visible), là non plus, ne cherchez pas à jouer les héros. Retour à la case départ en marchant ou en vous faisant transporter.
Vous voilà parés pour détecter les situations les plus problématiques. Mais rassurez-vous : avec de bonnes chaussures et un rythme adapté, vous devriez passer au travers. N’oubliez pas que les douleurs du lendemain d’une séance ne sont pas des blessures. Elles s’appellent juste des courbatures ! Mais là aussi ne vous inquiétez pas : en quelques semaines de pratiques, vous n’en aurez plus.
Bonne course