Alors que le RC Calais (N3) défie Strasbourg (L1) ce samedi 21 décembre 2024 (21h) au stade de l'Épopée, Réginald Becque, alors capitaine, revient sur la fabuleuse aventure du CRUFC en 99/2000 qui mena le club jusqu'en finale face à Nantes au stade de France.
L'image a marqué à jamais l'histoire du football français. Le 7 mai 2000, c'est bien le FC Nantes (D1) qui remporte la finale de la Coupe de France face au CRUFC (CFA). Mais, comme un symbole, Mickaël Landreau, le capitaine des Canaris, n'est pas le seul à brandir le trophée.
Avec lui, sous l'oeil de Jacques Chirac, Lionel Jospin et Aimé Jacquet, il y a Réginald Becque, l'invité suprise de cette photo finale. Il raconte : "on soulève la coupe à deux avec Mickaël, c'était symbolique pour cet événement qui rassemble le monde pro et le monde amateur, se souvient le capitaine calaisien de l'époque."
On a réalisé le bonheur qu'on avait donné aux gens.
Réginald Becque, capitaine du CRUFC en 99/2000à France 3 Hauts-de-France
Le CRUFC achevait-là une incroyable épopée au cours de laquelle il avait notamment fait tomber le LOSC en 32es (alors en D2), mais surtout deux équipes de l'élite : Strasbourg en quart (1-3) et Bordeaux en demi-finales (1-2).
Presque 25 ans plus tard, les choses ont bien changé. Le CRUFC a disparu en 2017 pour des raisons financières. Après la fusion de deux clubs, le RC Calais est né en 2023 et vient d'accéder au National 3. Et les souvenirs du parcours de la saison 99/2000 sont forcément dans les têtes des supporters alors que Strasbourg (Ligue 1) se présente ce samedi 21 décembre 2024 (21h) au stade de l'Épopée en 32es de finale de la Coupe de France. 12000 personnes sont attendues.
"Tous les joueurs avaient un travail à côté"
"Aujourd'hui le contexte a changé, il y a beaucoup de contrats fédéraux, ça s'entraîne le matin. C'est beaucoup plus pro, indique Réginald Becque. En 2000, tous les joueurs avaient un travail à côté. J'étais préparateur de commandes chez Roche Diffusion, une société qui aménageait des bars restaurants. C'était le cousin du président qui m'avait embauché pour travailler car ce n'était pas avec les primes de match que l'on pouvait vivre décemment."
"À chaque tour, on se préparait pour gagner"
Les conditions étaient bien différentes : "on ne s'entraînait que trois fois par semaine et il n'y avait plus d'herbe sur le terrain depuis le mois d'octobre. Mais c'était un peu surnaturel. À chaque tour, on se préparait pour gagner. J'ai vécu beaucoup de bons moments dans ma carrière de footballeur amateur, j'ai notamment été champion de France de CFA (aujourd'hui National 2) mais là c'est le point culminant."
"On a joué au stade Julien-Denis, il y avait 3500 places, sans doute un peu limite niveau sécurité. Ensuite, on est allés à Boulogne, qu'on a réussi à remplir aussi. Il y avait un peu de concurrence entre les deux équipes mais beaucoup de Boulonnais étaient devenus supporters de Calais."
La finale face à Nantes, perdue sur un penalty litigieux à la 90e minute, laissera un goût amer. "On mène 1-0, le stress c'était d'être à la hauteur de l'événement. On avait déjà battu deux équipes de L1, mais là c'était le stade de France, avec la télé, le président de la République..."
Réginald Becque travaille depuis 7 ans à la FFF. Il sera devant son écran pour suivre la rencontre ce soir. Avec, forcément, une belle dose de bons souvenirs en tête...