L’opération « Soutiens ton club » a été lancée ce mardi 19 mai. Les particuliers ou entreprises peuvent faire un don pour aider au sauvetage des clubs sportifs et amortir l’impact de la crise liée au coronavirus. En Centre-Val de Loire, il y a déjà une vingtaine de clubs inscrits.
Football, roller, judo, tennis, badminton … Toutes les associations sportives peuvent y prétendre. Ce mercredi après-midi, près de 600 clubs étaient déjà inscrits sur le site soutienstonclub.fr, dont une vingtaine en Centre-Val de Loire. Les clubs sportifs sont très impactés par la crise sanitaire actuelle et les conditions dans lesquelles la reprise pourra s’opérer. C’est pour cela que la Fondation du sport français dirigée par l’ancien secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard, en collaboration avec le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), le ministère des Sports et l’Agence Nationale du Sport, a créé la plateforme « Soutiens ton club ».
La @fondationsport, avec le concours de @Sports_gouv et en partenariat avec @FranceOlympique et @FRAparalympique, crée la plateforme #SoutiensTonClub.
— Fondation du sport français (@fondationsport) May 19, 2020
Elle permet aux clubs sportifs de créer une cagnotte éligible au mécénat.
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Le principe ?
Un particulier peut offrir un don au club de son choix. Le sien s’il le souhaite, celui à proximité de chez lui, ou du sport qu’il affectionne. Le don minimum est fixé à 50€, déductible des impôts. Sur chaque don, 10% sont prélevés et affectés à un fond de solidarité, qui sera redistribué aux clubs qui n’ont pas reçu de dons, ou très peu.L’échéance est fixée à fin septembre. Mais à la fin de chaque mois, la cagnotte en cours sera directement versée aux clubs.
Plus aucune rentrée d’argent dans les clubs amateurs
En Centre-Val de Loire, nombreux sont ceux qui veulent tenter l’aventure.Jacques Pagot est secrétaire du club de football amateur SC Massay dans le Cher, club qui compte 169 adhérents.
« Nous avons eu un mail de la présidence de la Ligue de Football Amateur qui nous conseillait vivement de nous inscrire. Nous n’avons plus de rentrée d’argent, au niveau des soirées prévues, de la buvette, des entrées de matches … »
Comme le SC Massay, le Roller Club de Bourges (Cher), qui compte environ 200 licenciés, espère que les gens joueront le jeu, pour les aider. Pour le président du club Alain Requiem,
« Avec la Covid-19, nous risquons d’avoir de gros soucis financiers à terme.
Aujourd’hui nous n’avons plus de rentrée d’argent au club et nous avons deux salariés, même s’ils sont en chômage partiel, il n’en demeure pas moins que nous avons les charges, d’où cette nécessité de s’inscrire.
Nous espérons qu’au niveau local ou au niveau de la région, les gens se mobiliseront. Nous sommes un club qui évolue énormément, il ne faudrait pas que la crise du coronavirus ait raison de l’association. »
L’association Badminton Salbris (Loir-et-Cher) a 113 salariés et emploie deux personnes à temps plein. Le club compte sur une rentrée sportive « normale » en septembre pour son plus gros évènement annuel :
« Nous avons un gros tournoi fin septembre début octobre, j’espère que nous aurons la possibilité de l’organiser, si ça n’est pas le cas, il y aura quelques milliers d’euros à aller chercher car cela va devenir très compliqué. Cette démarche, c'est aussi pour faire connaître le club, nous tentons et nous verrons si des gens font des dons. Les emplois ne sont pas menacés aujourd’hui, à condition que nous ayons une rentrée « normale ». » selon le secrétaire Cédric Grosjean.
Incertitudes sur les sponsors l’année prochaine
Outre les financements des institutions locales et régionales, les clubs sportifs amateurs comptent sur leurs sponsors. Mais avec la crise économique liée au coronavirus, certains s’inquiètent pour l’année prochaine. Alain Requiem du Roller Club de Bourges est dans l’expectative : « Nous avons pas mal de mécènes mais avec la crise sanitaire, comment savoir s’ils vont repartir la saison prochaine ? »
Au Sporting Club de football de Massay (Cher), « nous savons d’ores et déjà que certains sponsors ne repartiront pas avec nous; ça va être très difficile. »
Surtout que selon Cédric Grosjean de l’Association Badminton de Salbris (Loir-et-Cher), « Lever des partenariats privés ne va pas être simple au vu du contexte. S’il y a un peu de soutien par cette cagnotte, ça permettra d’être un peu plus serein. »
D’autres clubs comme le Tennis Club de Neung sur Beuvron (Loir-et-Cher), le Judo Club Vendomois (Loir-et-Cher), l’Association Gymnique des Loges à Darvoy (Loiret) ou encore le Cyclo Sport de Chinon (Indre-et-Loire) comptent sur la générosité des dons.