45 personnes interpellées après le vaste coup de filet opéré dans toute la France. Vingt-et-une personnes étaient toujours en garde à vue ce mardi en France métropolitaine et dans l'outre-mer.
C'est un "joli coup" pour les gendarmes de la section de recherche de Reims. Quarante-cinq personnes ont été interpellées lundi matin dans le cadre de leur enquête sur un vaste trafic d'armes international.
Dans un communiqué, la gendarmerie a précisé que ce trafic portait sur plusieurs centaines d'armes de guerre, de munitions et de pièces détachées, en provenance des Balkans et de Slovaquie, depuis 2009.
L'opération s'est déroulée sur plusieurs sites (Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Outre-mer). Les perquisitions, précise la gendarmerie, étaient toujours en cours en fin de matinée de ce lundi (02/12). Vingt-et-une personnes étaient toujours en garde à vue mardi en France métropolitaine et dans l'outre-mer après la saisie lundi de centaines d'armes de guerre en provenance de Slovaquie et des Balkans, a-t-on appris auprès de la gendarmerie de Reims. Les gardes à vue se prolongent dans plusieurs gendarmeries de France et d'outre-mer pour les individus au centre du trafic et ceux plus ou moins liés au grand banditisme qui détenaient les armes les plus dangereuses, a expliqué le lieutenant-colonel Didier Berger, commandant la Section de recherche (SR) de la gendarmerie de Reims en charge de l'enquête sur ce trafic international d'armes.
Une information judiciaire a été ouverte notamment pour importation, détention et cession d'armes prohibées et de munitions non autorisées, en bandes organisées, a précisé l'officier. Selon lui, les gardes à vue peuvent se prolonger jusqu'à vendredi matin avant de possibles présentations devant la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy. Le magistrat instructeur a la possibilité de lever les gardes à vue pour une présentation ultérieure devant le juge ou de décider d'un défèrement en vue d'une mise en examen, a souligné l'officier. D'autres interpellations sont possibles dans le cadre d'une nouvelle stratégie que nous étudions avec la Jirs, a-t-il ajouté.
Le 14 février 2012, lors d'une perquisition pour recel de vol chez un homme résidant en Haute-Marne, les gendarmes découvrent une vingtaine d'armes de poing et d'épaule, dont des armes de guerre et des milliers de munitions. Les premières investigations orientent les gendarmes sur une filière slovaque. En raison du volet international de l'enquête et de la sensibilité du dossier,
la Juridiction Inter-Régionale Spécialisée (JIRS) de Nancy est saisie et l'enquête est confiée à la section de recherche de Reims en co-saisine avec le groupement de gendarmerie de Haute-Marne. Une cellule nationale d'enquête "ARMES 52", basée à Reims, est constituée. Lors de leur enquête, les gendarmes identifient des hommes qui achètent des armes et des pièces d'armement auprès de la même filière et mettent au jour une seconde filière originaire des pays balkaniques. Plusieurs centaines d'armes, dont des armes de guerre, des munitions et des pièces détachées, ont ainsi transité par ces réseaux depuis 2009.
Parmi les personnes interpellées, figurent des hommes en relation avec le milieu criminel, manifestant ainsi "la porosité entre le milieu des amateurs d'armes et celui du grand banditisme".
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Interview du lieutenant Colonel Didier Berger - Commandant de la section de recherches de Reims