A 29 ans, le double champion d'Europe du 3000 mètres se présentait pourtant sur la ligne de départ avec une longue expérience des rendez-vous internationaux. Son comportement discutable a mis en lumière la difficulté à gérer et encadrer le talent de cette génération d'athlètes parfois facétieuse.
En retirant son maillot jeudi 14 aout 2014, alors que le 3000 m steeple qu'il survolait n'était pas encore terminé, Mahiédine Mekhissi a causé bien des soucis aux responsables de l'athlétisme tricolore. "Comment faire pour que ça ne se reproduise pas ? Il n'y a pas de réponse possible là-dessus, car vous avez de l'humain avec vous", avance Bernard Amsalem, président de la Fédération Française d'Athlétisme.L'athlète, vous le récupérez avec son passé. Mahiédine vient de loin
"L'athlète, l'homme, vous le récupérez tel qu'il est, avec son passé, son histoire. Ce n'est pas parce qu'ils font du haut niveau qu'ils vont devenir des gens +carrés+. Même s'ils s'améliorent, ils gardent quelques réflexes de leur éducation. Mahiédine, par exemple, vient de loin", argumente le président de la FFA.
Pas la même éthique qu'au football !
Son entraîneur, Philippe Dupont, reconnaît bien volontiers la faute de son athlète. "Mahiédine, c'est quelqu'un qui à un moment a besoin de manifester sa joie. Ca n'était pas bien canalisé parce que ce retrait de maillot ne correspond pas à l'éthique que l'on a en athlétisme par rapport à d'autres sports. Mais il n'y a pas de méchanceté", explique-t-il.
"Après la course, on a eu quelque mots là-dessus. Je lui ai dit: +Tu n'as pas le droit de faire ça+. Il m'a répondu: +Mais je ne savais pas Philippe+. Tu ne
sais pas mais tu ne l'as jamais vu, lui ai-je répondu... C'était un moment de partage avec le public, mais tu as tout faux", se désole Dupont.
(avec AFP)