Deux associations appellent à manifester à Joinville (Haute-Marne) samedi. C'est ce jour là que deux militants sont convoqués à la gendarmerie pour être entendus. En cause, le projet d'une usine de traitement de déchets nucléaires à Gudmont-Villiers.
En Haute-Marne, un rassemblement est organisé samedi à 9 heures devant la gendarmerie de Joinville par des anti-nucléaires.
L'association "Gudmont-dit-non" et le Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) appellent à se rassembler pour soutenir deux militants. Ils font face à une plainte déposé par la mairie de Gudmont-Villiers, selon le Cedra.
Projet Bison
Le 30 septembre, l'entreprise Derichebourg a présenté officiellement le projet de création d'une installation de tri, traitement et conditionnement de déchets peu radioactifs, sur le terrain privé d'une ancienne scierie, à quelques kilomètres du village de 300 habitants.Le projet est baptisé Bison pour Base intermédiaire de services opérationnels nucléaires. Dans un document de 11 pages, consultable ici, Derichebourg Milieux Sensibles présente le site comme une "base intermédiaire à valeur ajoutée".
Elle sera chargée :
- du "regroupement des déchets radioactifs issus de divers sites producteurs de déchets de la filière nucléaire"
- du "traitement mécanique, notamment pour en réduire les volumes et améliorer les conditions de stockage"
- de la "caractérisation des déchets"
- de l'"expédition vers les lieux de stockage définitifs ou d'entreposages temporaires, tels que définis par la réglementation (sites de l'Andra)"
La mise en service est prévue en octobre 2018 selon le calendrier établi par Derichebourg.
Conseil municipal mouvementé
Les militants de "Gudmont-dit-non" ont souhaité, lors du conseil municipal du 21 octobre, demander des comptes à la municipalité. Ils reprochent un manque de transparence sur le projet.La maire de la commune, Dominique Pouget, a indiqué dans le Journal de la Haute-Marne que les militants avaient bloqué "l'accès de la mairie aux élus", et qu'un élu avait reçu "un oeuf dans le dos" et un autre eu son pull "déchiré".
De leur côté, les opposants indiquent dans les colonnes du quotidien avoir "assisté au conseil municipal dans une grande sérénité, sans aucune violence". C'est eux qui ont été victimes de violences, selon Michel Marie. "Il y a eu une veste arrachée, et une caméra presque jetée par terre", détaille-t-il par téléphone.
Après ce conseil municipal houleux, l'association demande dans un communiqué "un vote non au projet Bison, ou la démission immédiate du conseil municipal et de Madame la maire". Elle appelle au rassemblement samedi à 9 heures devant la gendarmerie de Joinville pour soutenir les deux adhérents entendus.