Une trentaine de manifestants anti-nucléaire étaient ce samedi matin devant la gendarmerie de Joinville (Haute-Marne). Ils sont venus soutenir deux militants entendus par les gendarmes après un conseil municipal houleux fin octobre à Gudmont-Villiers.
Une manifestation à l'appel de deux associations était organisée ce samedi matin devant la gendarmerie de Joinville (Haute-Marne).
"Gudmont-dit-non" et le Collectif contre l'enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) étaient venus soutenir deux militants entendus par les gendarmes. Une trentaine de personnes étaient présentes, selon l'association.
L'audition par les gendarmes fait suite à un dépôt de plainte de la maire après un conseil municipal tendu à la fin du mois d'octobre à Gudmont-Villiers, à une dizaine de kilomètres de Joinville. C'est dans cette commune qu'un projet d'usine de traitements de déchets faiblement radioactifs est à l'étude.
Le 30 septembre, l'entreprise Derichebourg a présenté officiellement le projet de création d'une installation de tri, traitement et conditionnement de déchets peu radioactifs, sur le terrain privé d'une ancienne scierie, à quelques kilomètres du village de 300 habitants.
Les militants de "Gudmont-dit-non" ont souhaité, lors du conseil municipal du 21 octobre, demander des comptes à la municipalité. Ils reprochent un manque de transparence et d'information sur le projet de Derichebourg.
La maire de la commune, Dominique Pouget, a indiqué dans le Journal de la Haute-Marne que les militants avaient bloqué "l'accès de la mairie aux élus", qu'un élu avait reçu "un oeuf dans le dos" et un autre eu son pull "déchiré" lors du conseil municipal.
De leur côté, les opposants indiquent dans les colonnes du quotidien avoir "assisté au conseil municipal dans une grande sérénité, sans aucune violence". C'est eux qui ont été victimes de violences, selon Michel Marie, l'un des porte-parole du Cedra. "Il y a eu une veste arrachée, et une caméra presque jetée par terre", détaille-t-il.
"Ça fait un an qu'ils nous mentent"
Emmanuel Didron est l'une des deux personnes étendues pendant une demi-heure ce samedi. Il ne comprend pas pourquoi la maire a porté plainte contre lui. "On était vingt à manifester devant la mairie [lors du conseil municipal]. On est restés très calmes. On nous accuse d'outrages et d'avoir bloqué la réunion. C'est une plainte mensongère", nous indique-t-il par téléphone.Après ce conseil houleux, l'association avait demandé dans un communiqué la démission du conseil municipal. Emmanuel Didron renouvelle cette revendication après son audition : "Ça fait un an qu'ils nous mentent. Alors nous demandons soit de virer Derichebourg, soit la démission de la maire et de tout le conseil municipal".