Pour son numéro de rentrée mercredi 16 septembre, le magazine Enquêtes de région se penche sur les conséquences du confinement et de la crise sanitaire. Rencontre avec ceux qui vont se mettre au vert, changent de vie, de travail… Un véritable phénomène.
Vous en avez rêvé pendant ces longues semaines enfermé chez vous ? Et bien eux l’ont fait : tout plaquer pour repartir à zéro et à l’air pur.
Et pour Aurélien, la vie a radicalement changé ! Ce jeune chercheur en physique du CNRS a tout quitté pour s’installer dans le sud de l’Aveyron et devenir maraîcher. Un tournant qu’il mûrissait avec sa compagne Madeleine depuis plusieurs mois.
Je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais.
La crise du coronavirus a été un accélérateur pour ce trentenaire qui a souhaité donner un nouveau sens à sa vie :
"Qu’est-ce que je peux faire d’autres pour contribuer à la société ? Et bien cultiver des légumes le plus sainement possible !"
Une grande envie de changement
L’exemple d’Aurélien est loin d’être le seul.Dans un sondage IFOP réalisé au début de l’été, on observe que de nombreux Français ont envie de changer de mode de vie, de travail ou de logement. C'est particulièrement le cas chez les jeunes, mais aussi chez les salariés qui ont expérimenté le travail à distance.
Ce sont souvent les habitants des grandes agglomérations qui souhaitent quitter les métropoles (35% veulent aller à la campagne), avoir un logement plus grand, moins cher et avec un extérieur ou un jardin (38%).
Ma petite maison dans la prairie
Vérification auprès d’un agent immobilier spécialisé dans les demeures de caractère. Depuis la fin du confinement,Jean-Stéphane Vilain n’a plus une minute à lui. Les acheteurs se bousculent, à l’image de Marie-Hélène et Gilbert qui veulent quitter la banlieue de Bordeaux pour s’installer dans un petit village près de Rodez.
Le confinement nous a laissé du temps. On a pensé, on a réfléchi, on s’est projeté.
Pour ce couple, pas de doute : la suite de leur vie se fera loin des bouchons et au calme ! Après un coup de coeur pour une maison, pas le temps de tergiverser ni de négocier. Car les biens partent en ce moment comme des petits pains comme le confirme l’agent immobilier qui ce matin-là a réalisé 4 ventes !
Pour ce professionnel, cet envie de changement séduit beaucoup d'actifs qui peuvent télétravailler (à condition qu’il y ait suffisamment de réseau internet). Une nouvelle clientèle qui remplace les britanniques, jusqu’ici friands de nos vieilles pierres.
Les départements les plus prisés sont l’Aveyron, la Lozère et l’Ariège
Ah si j’osais tout plaquer...
Pour autant, faut-il se précipiter ? Attention, préviennent les experts de la question. Le simple motif « j’en ai marre du boulot » n’est pas suffisant pour tout quitter. Sans projet construit, vous risquez l’échec.Il faut être conscient qu’on va affronter d’autres difficultés comme devoir se former professionnellement et s’acclimater à un nouvel environnement où les services ne seront peut-être pas à portée de main.
Mais pour nos deux néo-maraîchers Madeleine et Aurélien, voir leurs enfants grandir au vert dans une école sans classe surchargée, pas de doute, c’est une vraie chance !
A voir aussi dans Enquêtes de région du 16 septembre à 23h05, l’impact de la crise sanitaire :
- Sur nos habitudes de vie avec le sociologue toulousain Guillaume Favre
- Sur l’organisation des soignants avec Pierre Cocquet, responsable du service réanimation de l’Hôpital de Narbonne
- Sur deux secteurs économique clés de la région, tourisme et aéronautique avec Vincent Aguilera, président de la chambre des métiers de la Haute-Garonne et Thierry Deniau, président de l’Union des hôteliers et restaurateurs de l’Aude