Le dirigeant de la société américaine Baja Ferries, Daniel Berrebi, qui avait déjà manifesté son intérêt pour la SNCM avant l'été, a confirmé jeudi 4 septembre que sa société serait candidate à une reprise si la compagnie est placée en redressement judiciaire.
Selon Daniel Berrebi, "on ne peut plus échapper à la solution de discontinuité", c'est-à-dire le placement en redressement judiciaire, avant de créer une nouvelle société, libérée du poids des aides à rembourser.
La Cour de Justice de l'Union Européenne a confirmé jeudi l'annulation d'aides d'Etat accordées par la France à la SNCM au moment de sa privatisation en 2006, et dont le montant cumulé s'élève à plus de 200 millions d'euros.
C'est l'un des deux dossiers qui portent à plus de 440 millions d'euros le remboursement demandé par Bruxelles à la compagnie maritime.
"Nous allons racheter la flotte, pas la société. On amènera des fonds propres, le fonds de roulement nécessaire", a-t-il ajouté, sans en préciser le montant. Son plan, s'il est retenu, est de développer la desserte du Maghreb au départ de Marseille, y compris en créant une ligne vers le Maroc.
Le dirigeant explique vouloir "reconstituer une entreprise qui respecte les critères de Bruxelles : un nombre de personnels réduit, un peu moins de 1.000, l'abandon des lignes non-rentables, Nice et Toulon (...) et maintenir l'activité de la délégation de service public (DSP) (vers la Corse, ndlr) si elle est reconduite".
Pour attirer et fidéliser la clientèle, Daniel Berrebi compte développer le service à bord, et faire grimper le chiffre d'affaires avec de la vente additionnelle.
Les syndicats craignent que le placement de la société en redressement judiciaire ne soit le prélude au démantèlement de la compagnie : "on demande (...) que le spectacle de Daniel Berrebi soit pris pour ce qu'il est, une tentative de pillage", selon le délégué syndical CFE CGC Maurice Perrin.
"Partout où j'ai été, j'ai créé, pas pillé", a commenté l'intéressé.