Assassinat d'Yvan Colonna : appel au blocage de la centrale d'Arles en soutien à un surveillant de l'établissement

Afin de protester contre les procédures disciplinaires engagées contre un surveillant la centrale d'Arles à la suite de l'assassinat d'Yvan Colonna, le syndicat Ufap Unsa Justice appelle au blocage de l'établissement ce jeudi 4 août.

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Le syndicat Ufap Unsa Justice a appelé au blocage de la maison centrale d'Arles jeudi 4 août. Il entend protester contre les procédures disciplinaires annoncées contre un surveillant de l'établissement après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna.

"Ce surveillant est un bouc émissaire. Il est accusé de tout alors qu'il n'a fait que son travail au mieux de ses capacités et en respectant les consignes qui lui ont été données. Pour nous, les fautes qui ont été commises viennent de l'administration pénitentiaire dans sa globalité, du ministère de la justice", a dénoncé auprès de l'AFP Thomas Forner, délégué Ufap d'Arles.

"On va bloquer l'établissement à partir de jeudi 6h00 et pour une durée indéterminée. Personne ne pourra entrer ou sortir", a-t-il annoncé, ajoutant que les autres syndicats "devraient normalement" se joindre à cette action.

"Nous serons également présent", a confirmé à l'AFP Bruno Ferrier (CGT) évoquant une mobilisation intersyndicale. "N'importe qui à la place du surveillant aurait fait pareil. Il leur sert de disjoncteur", a-t-il lancé.

"Manquements"

Jeudi dernier, la première ministre Élisabeth Borne a annoncé "le déclenchement de procédures disciplinaires" à l'encontre de l'ex-directrice de la prison et d'un surveillant, après la remise d'un rapport sur l'assassinat d'Yvan Colonna qui conclut à des "manquements" de leur part.

Le 2 mars, Yvan Colonna avait été violemment agressé dans la salle de sport de la maison centrale par Franck Elong Abé, un homme de 36 ans qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans pour "association de malfaiteurs terroriste".

Il était décédé des suites de ses blessures après trois semaines de coma. Le surveillant chargé de l'aile où se trouvait l'indépendantiste corse, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, a fait preuve d'un "net défaut de vigilance" en restant "sans aucun motif éloigné" du lieu des faits, qui ont duré neuf minutes, a notamment conclu le rapport de l'Inspection générale de la justice (IGJ).

"On avait affaire à un détenu radicalisé, connu pour des violences qui n'avait strictement rien à faire chez nous. Il n'est pas passé par le quartier d'évaluation de radicalisation et on l'a descendu du quartier d'isolement à la volonté du chef d'établissement et avec l'accord de la direction interrégionale parce qu'il ne présentait plus de risque, selon eux. On en paye aujourd'hui les conséquences", a dénoncé auprès de l'AFP Thomas Forner pour qui le surveillant mis en cause n'a fait que son travail.

"Aujourd'hui, nous défendons le surveillant, le dernier maillon de la chaine".

Thomas Forner, syndicaliste

À la prison d'Arles, "il y a un rez-de-chaussée avec deux ailes, il ne pouvait pas être au four et au moulin. il était sur son secteur, pas parti se promener. La note de service l'oblige à faire des rondes régulières mais ne spécifie pas le temps durant lequel il doit s'absenter ou non", argue le syndicaliste se montrant plus sévère pour l'ex-directrice également mise en cause.

"Pour elle, les faits sont avérés", tranche-t-il, évoquant des "irrégularités" et "un manque de management" dénoncés de longue date par les syndicats. Aujourd'hui, nous défendons le surveillant, le dernier maillon de la chaine", a-t-il insisté.

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