Pour le président du Sénat, « on ne contournera pas le Parlement » si l’autonomie de la Corse est adoptée. Depuis l’annonce d’un accord trouvé sur l’écriture constitutionnelle sur cette évolution institutionnelle de l’île, les sénateurs Les Républicains multiplient les critiques.
Interrogé sur le plateau de Télématin, ce jeudi 14 mars, Gérard Larcher a donné son avis sur l’accord de projet d’écriture constitutionnelle trouvé entre le gouvernement et les élus de la Corse sur l’autonomie de l’île.
« Dans cet accord, est-ce qu’on contourne le Parlement, interroge le président du Sénat. Ma réponse est non, on ne contournera pas le Parlement, je tiendrai bon ».
Ainsi, selon lui, « si on contourne le Parlement, après la Corse, il y aura d’autres demandes ». Des demandes que Gérard Larcher assure déjà avoir reçues « de Bretagne, du Pays Basque et d’ailleurs avec une autre notion dans cet accord ». « Le président de la région Bretagne m’a envoyé une lettre. Il demande qu’en même temps que le débat corse nous ayons un débat sur la Bretagne », indique-t-il.
Cher @BrunoRetailleau,
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) March 12, 2024
N’utilisez pas la Bretagne pour taper la Corse.
La proposition que je porte, soutenue par un groupe de travail avec @lesRepublicains de la @regionbretagne, est une proposition républicaine pour tous les territoires à forte spécificité. https://t.co/JkrrMqPMSs pic.twitter.com/aCmbGavPlC
Cette lettre, datée du 4 mars dernier, et publiée par Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, sur les réseaux sociaux, porte « notamment sur la réécriture de l’article 73 de notre Constitution, dans un mouvement de clarification du titre XII devenu illisible ».
« C’est une proposition simple, attachée autant à l’efficacité qu’au symbole, qui répond potentiellement aux attentes de tous les territoires volontaristes sans en privilégier aucun spécifiquement, ce qui, on le sait, serait lu comme un début de fragilisation de l’unité de la République », estime Loïg Chesnais-Girard.
« C’est le rôle du Parlement dans une démocratie »
Néanmoins, le président du Sénat se dit « pour une autonomie, pour l’application pleine et entière d’une loi qui permettrait à l’assemblée territoriale de Corse de prendre des initiatives et notamment de nous proposer des modifications et des adaptations législatives. Mais ça doit passer par le Parlement, c’est le rôle du Parlement dans une démocratie ».
En conclusion, Gérard Larcher pointe du doigt la « notion de communauté ». « Il y a des spécificités insulaires, historiques, linguistiques, culturelles, en Corse, comme dans un certain nombre d’autres régions de France. Mais ça ne se traite pas par le communautarisme entré dans la Constitution. »
🔴🗣 Accord sur l'autonomie de la Corse : "On ne contournera pas le Parlement ! Je tiendrai bon" martèle Gérard Larcher. #Les4V @Senat @gerard_larcher pic.twitter.com/zv51MsOjRZ
— Telematin (@telematin) March 14, 2024
« Un pas dangereux à franchir »
Depuis l’annonce de l’accord, les sénateurs du groupe Les Républicains fustigent le texte. Mercredi, lors des questions au gouvernement, le sénateur de Paris, Francis Szpiner, lançait au ministre de l’Intérieur, mercredi lors des questions au gouvernement : « Vous êtes en train de capituler devant les séparatistes. »
Quelques jours plus tôt, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, alertait sur « un pas dangereux à franchir ».