Hospitalisé en confinement à l'hôpital de Bastia depuis mercredi, Stephane Ciangherotti fait partie des 64 cas confirmés de coronavirus sur l'île. Atteint de pathologies antérieures, il est considéré comme un sujet "à risque". Pour autant, le quarantenaire l'assure : il ne se fait "pas de mouron".
Stephane Ciangherotti l'assure : malgré la maladie, malgré le confinement, aujourd'hui, il va "bien".
Atteint d'une maladie génétique qui a nécessité une greffe de foie, et en l'attente d'une greffe de rein, le Borgais se rend vendredi 6 mars à Marseille pour des examens de contrôles aux hôpitaux de la Timone et de la Conception. Mais quelques jours après son retour en Corse, et malgré des précautions prises tout au long de son déplacement - le port d'un masque et "ni bises, ni mains serrées" -, il commence à ressentir des symptômes "typique d'un gros rhume" : "j'ai eu de la toux et un bon rhume, mais pas vraiment de fièvre, ou quoi que ce soit comme ça", détaille-t-il.
Confiné à l'hôpital de Bastia
Le mardi 10 mars, il se signale donc au SAMU, qui l'invite à se faire dépister dans la journée. Le diagnostic tombe le lendemain : Stephane Ciangherotti est positif au Covid-19, nouveau coronavirus. Hospitalisé à l'hôpital de Bastia dans la foulée, il passe depuis le temps comme il peut jusqu'à la fin de son confinement. "Je commence à connaître par coeur tous les murs de ma chambre, plaisante-t-il. De temps en temps on peut sortir un peu dans les couloirs avec un masque. Mais forcément, en confinement, le temps est un peu long."Je vis bien la situation. Le personnel soignant est très gentil, et ils font en sorte qu'on ne sente pas seuls, tout en essayant de dédramatiser les choses
Pour autant, assure-t-il, "je vis bien la situation. Le personnel soignant est très gentil, et ils font en sorte qu'on ne sente pas seuls, tout en essayant de dédramatiser les choses."
Le quarantenaire se veut rassurant : si, du fait de ces antécédants médicaux, il est considéré comme un sujet "à risque" - et donc suivi de plus près que ne le sont d'autres patients également infectés par la maladie, avec "des tests sanguins quotidiens en plus", notamment - il ne "[se] fait pas de mouron". "Ma seule inquiétude, c'était pour ma fille", en contact proche avec lui durant les jours précédant son hospitalisation, "vis-à-vis d'être en milieu hospitalier pour elle, tout ça...".
"Je ne me prends pas la tête"
"Quand j'ai été détecté positif, le SAMU voulait tester ma fille aussi, mais l'Agence régionale de santé a estimé que ce n'était pas nécessaire." Une décision que Stephane Ciangherotti admet avoir du mal à comprendre : "Si je ne l'avais vu que quinze minutes, pourquoi pas, mais là c'était quand même des contacts rapprochés pendant deux jours étant donné qu'on vit ensemble".Faute d'avoir été testée, depuis la confirmation de la contamination de son père, la jeune fille a cependant été placée en confinement chez sa mère pour une durée de quatorze jours. "J'ai eu des nouvelles d'elle, et elle va bien, pas de symptômes particuliers. Je pense qu'elle est surtout contente de ne pas aller en cours", glisse-t-il.
Moi je suis un patient à risque, et je ne me prends pas la tête. Je dis aux gens : quand vous avez la grippe, vous venez me faire la bise quand même, vous me serrez la main alors que c'est dangereux aussi pour moi, alors pourquoi c'est différent maintenant ?
À ceux qui s'inquiètent de la propagation de la maladie - le dernier bilan communiqué par l'Agence régionale de santé fait état de 64 cas confirmés en Corse, 53 à Ajaccio et 11 à Bastia -, le Borgais insiste : s'il faut faire attention, "il ne faut pas se prendre trop la tête non plus." "Moi je suis un patient à risque, et je ne me prends pas la tête. Je dis aux gens : quand vous avez la grippe, vous venez me faire la bise quand même, vous me serrez la main alors que c'est dangereux aussi pour moi, alors pourquoi c'est différent maintenant ?"
Coronavirus : les bons gestes à adopter
Si dans 80% des cas, les symptômes du Covid-19 sont bénins, le virus expose les personnes "immuno-déprimées, atteintes de pathologies cardio-respiratoires, d'un cancer et les personnes âgées à un risque plus important", rappelle l'Agence régionale de santé.C'est donc pour les protéger - l'infection se transmet majoritairement au sein du cercle familial et amical - que le respect des mesures barrières est primordial :
- Se laver très régulièrement les mains. Les gels hydro-alcooliques ne sont pas indispensables pour l’hygiène des mains, indique l'ARS, un lavage minutieux à l’eau avec du savon est efficace
- Utiliser des mouchoirs jetables
- Saluer sans se serrer la main et éviter tant que possible les embrassades
- Nettoyer plus fréquemment les surfaces qui sont régulièrement touchées et par un grand nombre de personnes : les poignées de porte, le téléphone, les ustensiles de cuisine, les toilettes les lavabos...