La saison touristique 2020 s’engage, en Corse, avec le spectre du Coronavirus. Si dans le maritime les taux d’occupation des bateaux est sensiblement le même que l’an passé, certains aéroports enregistrent une forte baisse du trafic.
À l’aéroport Napoléon Bonaparte d’Ajaccio, les mêmes messages de prévention tournent en boucle : « Nous vous rappelons que le port du masque est obligatoire dans l’aérogare. »
Même s’ils sont moins nombreux qu’en juillet 2019, 30.000 touristes, essentiellement des familles venues du continent, sont attendus rien que sur la région ajaccienne pour ce premier week-end de départs en vacances. Car avec la crise de la Covid-19, la Corse est perçue comme un refuge sanitaire. « D’habitude, on part plutôt à l’étranger, là, on va un peu moins loin. On avait des vacances prévues en Grèce, mais pour assurer le coup, on est resté en France », indique un voyageur.
Ici, les chiffres sont plutôt rassurants. « On est sur un léger retrait de 20 à 25 % sur ce que l’on a réalisé l’an dernier. Si on se ramène à un mois en arrière, il y avait peu de chance pour qu’on atteigne ce trafic. Je pense qu’on peut s’en satisfaire », estime Laurent Poggi, directeur des aéroports d'Ajaccio et de Figari.
Baisse de 40 à 45 % dans les aéroports de Calvi et Bastia
Une satisfaction beaucoup plus mitigée en Haute Corse, l'aéroport de Calvi, comme celui de Bastia, enregistrent ce week-end une baisse de 40 à 45 % de passagers. Pas d'Allemands, d'Autrichiens et très peu d'étrangers, les lignes internationales sont réduites aux deux tiers.
C’est limité à 400 voitures parce qu’il y a le coronavirus. Avant, on pouvait embarquer jusqu’à 700 voitures sur un bateau
Côté maritime, l'offre n'est pas encore équivalente à celle de début d'été 2019, mais les remplissages frôlent les 90 %. Les réservations se multiplient dans la limite des places disponibles. « C’est limité à 400 voitures parce qu’il y a le coronavirus. Avant, on pouvait embarquer jusqu’à 700 voitures sur un bateau », précise Jean, agent de la chambre de commerce et d’industrie du port d'Ajaccio.
Comme dans l'aérien, ce sont surtout des familles en provenance du continent qui arrivent des séjours pour deux semaines. « C’est un petit peu plus cher que ce qu’on avait pris au départ. On a pris des cabines qu’on n’avait pas prises initialement pour avoir un peu plus de sécurité avec les enfants », explique un touriste.
Si les professionnels sont optimistes pour la suite de la saison, surtout pour le sud de l’île, plages, terrasses et hôtels des stations balnéaires, eux, sont loin de faire le plein.