Des professionnels de santé craignent de voir l’épidémie de coronavirus repartir à la hausse en Corse. Dans une lettre ouverte, ils réclament la mise en place d’une régulation des flux touristiques et alertent sur la capacité limitée d’accueil au sein des hôpitaux insulaires.
Les professionnels de santé corses sont inquiets. Des dizaines d’entre eux réclament, dans une lettre ouverte, la mise en place de « solutions pour la régulation sanitaire des flux des personnes qui arriveront en Corse ou en partiront pendant la période estivale » afin de ne pas voir le nombre de patients atteints du coronavirus augmenter dans l’île.
Selon eux, l’arrivée non contrôlée de plusieurs dizaines de milliers de voyageurs mettrait à mal les capacités de soins insulaires, en termes humains et en termes de ressources matérielles. « Cet afflux massif de population pourrait aussi conduire à un rebond de l’épidémie qui pourrait avoir des conséquences dramatiques aussi bien pour les estivants que pour la population résidente », préviennent-ils.
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Une situation d’autant plus préoccupante que le 14 mai dernier, suite à un comité interministériel du Tourisme à l'hôtel Matignon, le Premier ministre a annoncé que « les Français pourront partir en vacances en juillet et août », sous réserve toutefois de l'évolution de l'épidémie et de possibles restrictions localisées.
« Nos soignants sont épuisés et notre nombre de lits limité »
Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, la Corse a enregistré selon le bilan de l’agence régionale de Santé du lundi 18 mai, 72 décès et 676 cas confirmés. « Nos soignants sont épuisés et notre nombre de lits limité », alertent les professionnels de santé dans leur lettre ouverte.En mars dernier, faute de place suffisante au sein du service de réanimation du centre hospitalier d’Ajaccio, le Tonnerre, porte-hélicoptère de la marine nationale, a évacué 12 patients vers quatre établissements hospitaliers de la région marseillaise afin de libérer des lits. Depuis, cette capacité a été portée de 15 à une trentaine à l’hôpital de la Miséricorde.
L’idée du « green pass »
Validée par un vote de l’Assemblée de Corse le 7 mai dernier, l’idée de « green pass » lancée par Gilles Simeoni pourrait entrer en vigueur le 23 juin prochain.Durant une période de trois semaines minimum, le dispositif obligerait les voyageurs venant sur l'île à présenter un test de dépistage négatif au Covid-19 datant de moins de sept jours.
Sans cela, aucune possibilité d’entrer. « Si le dispositif est validé par le gouvernement, la personne qui vient en Corse saura qu’elle est elle-même négative et que toutes les autres personnes le seront aussi. C’est une sécurisation globale qui permet aux gens de venir passer leurs vacances dans d’excellentes conditions », a indiqué le président du conseil exécutif dans un entretien à Public Sénat.
Le 2 mai dernier, dans le cadre du prolongement de l’état d’urgence sanitaire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a notamment annoncé la mise en place de mesure de quarantaine ou d’isolement pour les personnes infectées arrivant dans une collectivité d'outre-mer, ou en Corse. Une mesure rejetée par le Conseil constitutionnel, une semaine plus tard, car « privative de liberté » selon lui.