L’abattoir de Cozzano fermé à titre conservatoire

Les services de l'Etat ont fermé l'abattoir de Cozzano à titre conservatoire. La préfecture a suspendu provisoirement son agrément pour défaut majeur d'hygiène et absence de maîtrise sanitaire. La structure avait été mise en cause par des éleveurs porcins à l'automne.

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À Bastelica l'abattage a commencé au milieu de la nuit. Vers 8 heures, plus de 90 porcs y sont déjà passés. Depuis la fermeture de l'abattoir de Cozzano, il y a plus de travail.

« D’un commun accord, de toute façon je pense qu’on avait pas trop le choix, on a pris la décision avec Bastelica, Cuttoli et nos amis de Haute-Corse de Ponte-Leccia aussi. Le cas échéant, ils sont prêts à prendre des bêtes et de tuer tous les cochons du Taravo », explique Toussaint Gistucci, gérant de l'abattoir de Bastelica.

Ces éleveurs sont arrivés avec leurs huit bêtes très tôt ce matin de Cucuruzzu. Et maintenant ils attendent. Passer de l'abattoir de Cozzano à celui de Bastelica c'est pas simple. « Ca nous double le trajet et c’est pris sur notre temps de travail. C’est une galère », indique Jean-Yves Morgon, éleveur à Cucuruzzu.

Intervenants : Toussaint Gistucci, Gérant de l'abattoir de Bastelica ; Jean-Yves Morgon, Eleveur à Cucuruzzu ; Jean-Marie Blanwalhin, Gérant de l'abattoir de Cozzano ; Véronique Solère Directrice départementale de la DDCSPP ( Cohésion sociale et Protection des populations ) Reportage : ANTOMARCHI Florence ; RENUCCI Marc-Antoine ; CARUELLE Elise.


Calme plat


À une heure de voiture, à Cozzano c'est le calme plat. Il y a une semaine exactement, 60 gendarmes ont encadré ici personnels vétérinaires, inspecteurs du travail et inspecteurs nationaux de la direction de l'alimentation.

Saisis par le parquet d'Ajaccio parce qu'une mise en demeure datée de la mi-décembre pour risque sanitaire n'était toujours pas suivie d'effet. Le gérant semble ne pas saisir le pourquoi de la mesure. « J’ai été étonné quand même un peu de cette suspension et surtout par les moyens déployés lors de l’inspection. Il a une mise en place de documents au niveau sanitaire et des petites réparations à effectuer », précise Jean-Marie Blanwalhin, gérant de l'abattoir de Cozzano.

L'arrêté préfectoral, daté de ce vendredi 19 janvier, est pourtant clair. « L’établissement d'abattage présente une menace grave pour la santé publique. […] Un risque sérieux pour le consommateur ».

« Un établissement qui est très sale »


Dans les locaux de la protection de la population les choses vont de soi. « On ne ferme pas un établissement pour des choses qui sont mineures. Donc là, c’est une succession de choses majeures Quand vous avez un établissement qui est très sale qui n’a aucune maîtrise de son hygiène et qui n’a aucun autocontrôle pour montrer que les denrées qui quittent l’établissement sont saines ce n’est pas possible », estime Véronique Solère
Directrice départementale de la DDCSPP (Cohésion sociale et Protection des populations ). 

Les fermetures d'abattoirs sont rares. En 2014, il y en a eu deux pour la France entière. Pour  syndicat mixte des abattoirs  de Corse cette situation dépend du seul gérant.

Pourtant le SMAC a également été destinataire de la première alerte des services vétérinaires à la mi-décembre. En attendant le syndicat s'engage à prendra en charge les coûts de transport supplémentaires des éleveurs.


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