L’une des enquêtrices dans le dossier de la triple tentative d’assassinat de la famille Manunta a été placée sous protection policière après un incident avec l’un des jumeaux Pantalacci. Il y a trois semaines, le procès des frères a été reporté suite à l’absence de la fonctionnaire.
C’est une photo, où l’on voit le visage de l’enquêtrice, qui a provoqué la décision de sa mise sous protection policière. La femme, qui souhaite garder l’anonymat, est témoin dans la tentative d’assassinat de la famille Manunta. Elle est prise en photo par l’un des jumeaux Pantalacci dans le courant du mois de juin aux abords du commissariat d’Ajaccio.
La police a décidé de prendre des mesures de prévention dans un contexte tendu et de placer la fonctionnaire sous protection policière. « Notre collègue est mise sous protection policière. On n’agresse pas un policier, surtout une personne qui est amenée à se présenter devant les tribunaux pour essayer de l’intimider et de la déstabiliser », explique Jean-Louis Martini, syndicat Synergie Police.
Dans un communiqué, la direction de la police judiciaire parle de « stratégie visant à discréditer cet enquêteur et à remettre en cause son honneur, sa probité et son engagement au service de la Justice. » Elle lui apporte son soutien.
Manque d’impartialité ?
Lors du procès en appel, le témoignage en visioconférence de cette policière a été ajourné. Son absence à la barre quelques jours plus tard, motivée par un départ en vacances a provoqué le renvoi du procès.
En première instance, de vives tensions avaient émaillé l’audience. Depuis, une bataille de plaintes se joue entre avocats et policiers. Il y a plusieurs mois, les avocats avaient déposé plainte pour subornation de témoin.
#Corse Affaire #Manunta L’enquêtrice placée sous protection policière. Sa déposition en visio avait été reportée. La Défense souhaitait sa venue à la barre,la policière était en vacances jusqu ‘au 14.
— MFrançoise Stefani (@MFStefani) 21 juin 2018
Prise en photo, par l’un des jumeaux #Pantalacci elle a déposé plainte.
Ils avaient alors reproché à la policière d’avoir influencé des témoins et avaient demandé le dépaysement de l’enquête. « Nous avons affaire à un officier de police judiciaire qui est habituellement en contact avec les magistrats ajacciens. Le texte nous permet dans ces conditions de solliciter le dépaysement. L’instruction en cours, suite à la plainte déposée pour subornation de témoin et faux témoignage, ne se déroulera pas dans des conditions sereines et ce dossier ne sera pas abordé avec l’objectivité et l’impartialité nécessaire », soutient Me Paul Sollacaro, avocat de Dominique Pantalacci.
Avant le premier procès, c’est la fille d’Yves Manunta, âgée de 10 ans qui avait été placée sous protection policière. Ce long feuilleton judiciaire se poursuit sous tension.