Ajaccio : un homme condamné à 4 ans de prison ferme pour port d'arme

Ce vendredi 29 mars, Gillian Raucourt a été condamné à 4 ans de prison ferme pour "transport et détention d’arme". Il avait été interpellé le 1er mars dernier à Ajaccio, également en possession de drogue. Sur les faits liés aux stupéfiants, il a été relaxé par le tribunal.

Ce vendredi 29 mars, Gillian Raucourt a été condamné à 4 ans de prison ferme pour "transport et détention d’arme". Jugé en comparution immédiate, il a par ailleurs l’interdiction de détenir une arme pendant dix ans et de séjourner en Corse pendant 5 ans.

L'homme de 32 ans, qui comparaissait détenu, avait été interpellé vendredi 1er mars à la suite d'un contrôle routier sur la rocade d’Ajaccio. Il était alors en possession d'un pistolet semi-automatique contenant 13 cartouches et d'un poing américain. Il transportait également dans une sacoche 20 bombonnes de cocaïne et du cannabis. 

Des faits qui avaient été exposés à l'audience du 5 mars dernier. À la demande de la défense, celle-ci avait été renvoyée à ce 29 mars.

"Un dossier à la fois simple et grave"

La peine prononcée va au-delà des réquisitions du procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe. Présent à l'audience, ce dernier a pointé "un dossier à la fois simple et grave", demandant "au moins trois ans" d’emprisonnement à l'encontre de Gillian Raucourt.

"L’arme, les stupéfiants : on a le parfait profil d’un individu qui peut asseoir une participation à un trafic", a argumenté le représentant du minsitère public, fustigeant les justifications tantôt "indigentes", tantôt "nébuleuses" du prévenu.

"Détenir une arme, simplement parce qu’on se sent menacé et sans en donner les raisons, on peut se poser des questions. Si on ne se rapproche pas de la police, c’est qu’on a quelque chose à se reprocher", a affirmé Nicolas Septe, tout en pointant "la vie dangereuse que mène Monsieur Raucourt". Référence à sa condamnation à 12 ans de réclusion en 2015, en appel, par les assises de Haute-Corse pour l'assassinat de Damien Gheraldi. Des faits qui placent Gillian Raucourt en état de récidive légale.

Surveillances

Du côté de la défense, Maître Anne-Marie Leandri l’affirme : si Gillian Raucourt détenait une arme, c’est parce qu’il se sentait menacé. "Depuis cette affaire d’assassinat, Monsieur Raucourt et sa famille font l’objet de surveillances. Une information judiciaire avait même été ouverte suite à un renseignement anonyme qui faisait état d’un "contrat" sur mon client", révèle l’avocate. Une instruction qui avait été classée "sans suites".

Pour ce qui concerne les faits liés aux stupéfiants, Maître Anne-Marie Leandri plaide "le manque de maturité" de son client, qui assurait avoir voulu "rendre service à un ami". "Quand il a transporté ce sachet, il n’a pas perçu l’importance de ce qu’il faisait", a argumenté l’avocate, qui avait déposé une demande en nullité en début d'audience. Elle faisait état d'"un certain nombre d’irrégularités dans la procédure", notamment lors de l’interpellation et de la garde à vue de son client. Cette demande n’a pas été retenue.

"Je n’ai fait ça que pour ma sécurité"

Dans sa plaidoirie, l'avocate a insisté sur le fait que "depuis l’assassinat [de Damien Gheraldi], il n’a plus fait parler de lui". Et d'ajouter : "Il est sur le point de se réinsérer. Ce qui serait judicieux, ce serait qu’il ne revienne plus en Corse puisqu’il y est en danger."

"Quelqu’un a essayé de me tuer à Baleone, a soutenu son client à la barre. Je n’ai fait de mal à personne, je n’ai fait ça [Ndlr : détenir une arme] que pour ma sécurité", ajoute le trentenaire au crâne rasé et à l'allure imposante.

Si Gillian Raucourt a été relaxé des infractions liées aux produits stupéfiants, il a en revanche été condamné pour "transport et détention d’arme". Son placement est détention provisoire a été maintenu.

La défense, qui a établi un parallèle avec un cadre de la chambre de commerce récemment condamné par cette même juridiction à trois ans de prison dont deux avec sursis pour transport d'arme, envisage de faire appel. "La peine me paraît sévère eu égard aux circonstances qui sont relatées dans ce dossier", a commenté Maitre Leandri à l'issue de l'audience. Le délai d'appel est de dix jours.

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