Après trois jours d’audience, la cour d’Assises de Corse-du-Sud a condamné Cyril Cereyon, jeune ajaccien champion de kick-boxing, à six ans de prison pour le viol de Loriane S.. Une condamnation qui suit les demandes de l’avocate générale.
Dans la salle d’audience, des inspirations de surprise. Une femme se tient les lèvres, elle se lève. « Ce n’est pas possible », lâche-t-elle. D’un coup d’épaule, elle repousse les bras amicaux qui cherchent à la soutenir. Ce lundi 24 janvier, son frère, Cyril Cereyon, vient d’être reconnu coupable du viol de Loriane S le 13 septembre 2017. La cour d’Assises de Corse-du-Sud le condamne à 6 ans de prison, une peine équivalente à celle requise par l’avocate générale quelques heures plus tôt.
Durant les trois jours de procès, deux versions se sont opposées. Celle de la plaignante, pour qui le viol s’est passé sur un canapé, dans le logement de l’accusé, où est organisé un after après une soirée commencée au port de l’Amirauté à Ajaccio. Loriane S serait alors dans un état d’ivresse avancé, « au bord du coma », selon certains témoignages. Et la version de Cyril Cereyon, qui, après avoir nié les faits durant quatre ans, indique aujourd’hui avoir « une image » des événements. Il dit se voir dans la salle de bain, dans une relation sexuelle consentie avec Loriane S. Il est assis sur la margelle, la plaignante est au dessus de lui.
« Mon combat est avec moi, je suis fière »
Sur le banc des parties civiles, le soulagement, les embrassades, les sourires. « La cour a suivi la totalité des réquisitions. Elle a compris que ma cliente disait la vérité. Je suis satisfait car on la reconnaît comme victime, et c’est cette reconnaissance que j’étais venu chercher », réagit Maître Saveriu Felli, avocat des parties civiles.
A la sortie de l’audience, Loriane S est éprouvée, tient à peine sur ses jambes. « Je suis reconnaissante envers les personnes qui ont continué à me croire. C’est énorme qu’il y ait eu une reconnaissance au bout de quatre ans. Après tout ce qui a pu être dit durant ce procès, je n’en revient pas, la partie adverse n’a fait que me salir, n’a rien assumé. Moi je voulais juste dire les faits, je n’attendais rien en retour. Mon combat de quatre ans est avec moi aujourd’hui. Je suis fière », confie-t-elle.
Sur les marches du palais de justice d’Ajaccio, la cinquantaine de soutiens de Cyril Cereyon s’est rassemblée. Les deux avocates de la défense , Maîtres Virginie Blondio-Mondoloni et Anna-Maria Sollacaro les rejoignent rapidement. Aucune des deux ne veut réagir au verdict, la seconde pleure. Lors de sa plaidoirie elle avait livré à la cour : « C’est la première fois depuis que j’exerce que j’ai la certitude que mon client est innocent. »
Cyril Cereyon et ses conseils ont 10 jours pour faire appel.