Deux CPE auraient été victimes de menaces de la part d'un parent d'élève, au lycée professionnel Jules-Antonini. En signe de protestation, un débrayage a été organisé dans l'établissement à l'appel du STC, ce mardi 28 mai au matin. Deux plaintes ont été déposées et une enquête a été ouverte par le parquet d'Ajaccio.
Deux conseillères principales d'éducation du lycée professionnel Jules-Antonini d'Ajaccio auraient été victimes, à plusieurs reprises, de menaces de la part d'une mère d'élève.
Les derniers faits se seraient produits mercredi 22 mai.
"La mère d’un élève a eu un échange téléphonique avec le personnel de la vie scolaire du lycée, relate le rectorat de Corse dans un communiqué transmis à notre rédaction ce mardi 28 mai. Cet échange téléphonique portait sur une altercation qui se serait produite entre deux élèves les jours précédents. Lors de l’appel téléphonique, la mère de l’élève a proféré des menaces et accusé la CPE de harcèlement et de maltraitance institutionnelle."
Selon nos informations, il ne s'agirait pas du premier incident entre ce parent d'élève et la communauté éducative du lycée professionnel, et notamment les CPE. En décembre dernier, une autre altercation se serait déjà produite, donnant lieu, là encore, à des "menaces et intimidations".
Débrayage
"Ce genre de comportement de parents est inadmissible d’autant plus que l’établissement est toujours ouvert au dialogue, a réagi le STC dans un tract en date du 27 mai. Tout peut se discuter mais dans un cadre cordial, serein, de respect mutuel. Les propos injurieux, les menaces et les tentatives d’intimidation n’ont pas droit de cité dans notre institution".
En signe de protestation, le syndicat nationaliste a appelé l’ensemble du personnel du lycée professionnel Jules-Antonini à un débrayage ce mardi 28 mai, à 8 heures, "afin de manifester une totale solidarité aux collègues concernés".
Communiqué | Le mercredi 22 mai 2024, une mère d’un élève a eu un échange téléphonique avec le personnel de la vie scolaire du lycée professionnel Jules Antonini, à qui elle a proféré des menaces.
— Académie de Corse (@accorse) May 28, 2024
Le recteur condamne avec la plus grande fermeté de
tels agissements. pic.twitter.com/xO1hCyF7tP
Le recteur de l'académie de Corse Jean-Philippe Agresti, qui s'est rendu ce mardi matin dans l'établissement, "condamne avec la plus grande fermeté de tels agissements". Il précise par ailleurs que "les services du Rectorat et de l’Inspection académique sont en lien avec les forces de sécurité et de justice. La protection fonctionnelle et juridique est apportée aux deux CPE concernées".
Enquête ouverte
Deux plaintes ont été déposées par les intéressées.
Contacté, le procureur d'Ajaccio Nicolas Septe confirme que "ces plaintes sont actuellement instruites par le commissariat de police d’Ajaccio des chefs d’outrages sur personnes chargées d’une mission de service public et ou menaces sur personnes chargées d’une mission de service public".
Et d'ajouter : "L’enquête est actuellement axée sur le recueil des témoignages et avance rapidement."
D'autres cas en Corse
Cette affaire fait écho à plusieurs autres cas de menaces et agressions envers des membres de la communauté éducative sur l'île.
Le 13 mai dernier, une enseignante de l’école Salines 6 d’Ajaccio avait été agressée par un parent d'élève. L'incident avait également donné lieu à une mobilisation : 70% des écoles de Corse-du-Sud avaient débrayé pendant une heure, trois jours après cette agression. La mère d'élève a quant à elle été jugée en comparution immédiate, le 17 mai.
En décembre dernier, un professeur d'un collège de Bastia avait été menacé de mort.
Auparavant, en mars 2023, des enseignants du collège du Fium'Orbu avaient exercé leur droit de retrait en raison de relations conflictuelles avec un parent d’élève.
Là encore, des débrayages avaient eu lieu devant les établissements scolaires de l'île.