Au sortir d’une entrevue ce mardi à Paris avec Gilles Simeoni puis d’un déjeuner avec des maires et parlementaires insulaires, Gérald Darmanin a annoncé qu’il se rendrait dans l'île début décembre. Peut-être le signe que le processus de dialogue entre la Corse et Paris - actuellement suspendu - pourrait bientôt reprendre.
La rencontre s’est déroulée ce mardi 22 novembre Place Beauvau, à Paris. Dans la matinée, Gérald Darmanin et Gilles Simeoni se sont entretenus en tête à tête durant 45 minutes.
Une entrevue qui s'inscrit dans un contexte marqué par la suspension du processus de discussion engagé entre les élus insulaires et Paris sur l'avenir institutionnel de l'île.
Au cours de cet échange avec le ministre de l'Intérieur, le président du Conseil exécutif de Corse a notamment évoqué la résolution adoptée fin octobre par l’Assemblée de Corse après l’envahissement de l’hémicycle par des militants nationalistes.
Ce jour-là, il avait été question du statut des prisonniers dits "politiques". Les élus avaient voté à l’unanimité un texte réclamant "des actes politiques forts au plus haut niveau du Gouvernement et de l’Etat, de façon à créer les conditions de la reprise du processus de discussion engagé entre la Corse et l’Etat".
Il avait été demandé que le processus "intègre" la problématique des prisonniers "dans toutes ses dimensions".
"Volonté de dialogue"
Ce mardi, Gérald Darmanin a annoncé qu’il viendrait en Corse début décembre pendant 4 jours.
En marge du congrès des maires qui se tient actuellement à Paris, il a également reçu une quarantaine d’édiles insulaires pour un déjeuner place Beauvau.
Les maires et parlementaires présents ont retenus l’intention de "maintenir un lien dans l’attente de jours meilleurs".
"Je crois que le message du ministre de l’Intérieur et sa volonté de dialogue affirmé devant les maires ressemblaient à une volonté de vouloir que le dialogue institutionnel reprenne avec la Corse, nous a confié le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, après ce déjeuner à Beauvau. Le ministre de l’intérieur, qui s’est entretenu assez longuement avec le président du Conseil exécutif semble vouloir s’inscrire dans une démarche positive et volontariste. Il a annoncé qu’il vendrait en Corse au mois de décembre. C’est une bonne chose. On va tous espérer que la situation juridique, politique et institutionnelle s’améliore. C’est l’intérêt de tous, à Paris comme en Corse."
Parmi les élus insulaires ayant déjeuné à Beauvau, certains espèrent une communication du ministre de l’Intérieur sur la situation générale avant sa venue en Corse début décembre.
Entretien avec la présidente de l'Assemblée
Ce mardi, Gilles Simeoni s’est également entretenu avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Cette rencontre intervient à la veille de la création d’une commission d’enquête parlementaire demandée par Jean-Félix Acquaviva, député de la seconde circonscription de Haute-Corse.
Cette commission est censée faire la lumière sur l’agression mortelle dont Yvan Colonna a été victime le 2 mars dernier à la centrale d’Arles.
Gilles Simeoni, ne s’est pas exprimé sur le contenu de ses différents échanges avec le ministre de l'Intérieur et la présidente de l'Assemblée nationale.
Le président du Conseil exécutif "informera d’abord la Conférence des Présidents de l’Assemblée de Corse sur la teneur générale de ces entretiens". Celle-ci se tiendra en amont de la prochaine session de l'Assemblée de Corse qui aura lieu ce jeudi à Ajaccio.